Alors que Chypre connait de grosses difficultés et que son système bancaire s’effondre, des questions ont été soulevées concernant des pays comme le Luxembourg, où les banques représentent une part importante du PIB national.

Le modèle économique du Grand-duché est en effet régulièrement mis en cause et avec lui, la taille démesurée des dépôts des particuliers et des entreprises. Le ratio est supérieur à 500% du PIB, bien plus important encore qu’à Chypre.

Pour un haut responsable luxembourgeois (sous couvert de l’anonymat) “Le secteur financier est surdimensionné par rapport au reste de l’économie”. Le député allemand Joachim Poss, vice-président du groupe parlementaire du SPD au Bundestag, vient pointer «les risques et les dangers des pays de la zone euro dont le modèle économique est basé sur un secteur financier surdimensionné».

Face à ces déclarations, le gouvernement luxembourgeois a publié un communiqué intitulé : “Les marchés financiers européens ont besoin de secteur financier internationaux forts”.

Le Luxembourg préoccupé par ces déclarations

Dans son communiqué, le gouvernement fait savoir que le Luxembourg est “préoccupé par les récentes déclarations faites dans le contexte de la crise chypriote et exacerbée par des comparaisons entre secteurs financiers internationaux dans la zone euro et par des réflexions sur la taille d’un secteur financier par rapport à son produit intérieur brut du pays et les prétendus risques que ceci poserait pour la soutenabilité budgétaire et économique”.

Il précise que le Luxembourg appuie pleinement le programme d’ajustement pour Chypre “qui est nécessaire pour restaurer à Chypre une croissance soutenable, pour y rétablir des finances publiques saines et pour retrouver l’accès aux marchés financiers”. Pour ce qui concerne la restructuration du secteur financier, le gouvernement précise qu’il a été considéré que “le secteur financier à Chypre est structurellement déséquilibré et a besoin de mesures amenant, à l’horizon de 2018, la réduction du secteur bancaire au niveau moyen dans l’Union européenne”.

Le secteur financier du Luxembourg contribue à la compétitivité générale de tous les États membres

Le gouvernement luxembourgeois précise également que pour “ce qui concerne le secteur financier au Luxembourg, il y a lieu de souligner son caractère fondamentalement international au sein de la zone euro qui fait de lui un point d’entrée important pour les investissements dans la zone euro. Ce secteur contribue ainsi à la compétitivité générale de tous les États membres. Sa clientèle diversifiée, ses produits sophistiqués, sa supervision efficace et l’application rigoureuse des standards internationaux font sa spécificité”.

D’ailleurs, pour répondre aux comparaisons entre secteurs financiers, le gouvernement précise que “la taille appropriée d’un secteur financier ne saurait se déterminer en fonction de son rapport avec le PIB. Sont au contraire d’une importance primordiale la qualité et la stabilité du secteur et sa taille par rapport non pas à l’économie nationale mais bien par rapport à la zone euro et au marché intérieur dans leur ensemble. L’argument de la proportionnalité est contraire aux aspirations politiques et conceptuelles du marché intérieur”.

Pour conclure, le gouvernent luxembourgeois explique que c’est “dans cet esprit que le Luxembourg s’est rallié à l’établissement au sein de la zone euro d’une véritable union bancaire démarrant pas une supervision commune mais comportant inévitablement aussi un système intégré de garantie des dépôts et de résolution bancaire”.