Pokemon, Pokeball, Pokedex, des mots qui jusque-là évoquaient simplement des souvenirs d’enfance pour une grande partie des jeunes nés dans la première moitié des années 90. Mais ça, c’était jusqu’à début juillet et l’apparition du jeu « Pokémon Go », cette nouvelle mode fraichement débarquée sur les smartphones et qui fait un tabac aux quatre coins de la planète. Depuis quelques semaines, ils sont des milliers d’adeptes au Luxembourg à jouer à cette application qui utilise la réalité augmentée. Comme un vrai dresseur, il est possible de capturer des Pokémons virtuels que le jeu intègre dans la vie réelle.

Le fonctionnement de l’application est pourtant d’une simplicité extrême. Les développeurs ont misé sur un système qui utilise la géolocalisation du téléphone et permet de reproduire les rues sur une carte virtuelle. Le joueur à la recherche de Pokémons à attraper est averti quand des petites créatures se trouvent à proximité de lui. Quand il en découvre une, il dégaine sa Pokeball en même temps que son appareil photo et capture le Pokemon qui est apparu sur son écran comme dans la vraie vie. Il peut aussi les faire évoluer et gagner des points en affrontant d’autres concurrents dans des arènes où se retrouvent des dizaines de joueurs. Le but étant de capturer tous les Pokémons, les plus courtisés étant aussi les plus rares. « Ce jeu est addictif, j’y joue au minimum trois fois par jours » raconte Yacine, 24 ans. 

Plus de 3300 adeptes sur Facebook

Les chasseurs de Pokemon sont partout. Vous en avez probablement croisés ces derniers jours dans les rues, sur les places publiques et autres points de rassemblements. Ce sont ces jeunes et moins jeunes qui arpentent le bitume, les yeux scotchés sur leurs écrans de smartphones, parfois seuls, souvent en groupe. Ils marchent, s’arrêtent, discutent. Certains courent, d’autres sont plus calmes, mais tous chassent. Le jeu qui était déjà disponible dans certains pays dont les Etats-Unis, le Japon ou l’Australie fait un véritable carton.

Au Luxembourg comme en France, il était possible de télécharger l’application avant sa sortie, de manière détournée. Elle est finalement disponible officiellement depuis une semaine et elle est l’application gratuite la plus téléchargée. Dimanche, ils étaient plusieurs centaines à se donner rendez-vous place du Glacis pour une grande chasse. Un groupe Facebook rassemble déjà plus de 3300 adhérents du pays. Samedi, c’est à Metz que sera organisé un grand rassemblement de joueurs (ce rassemblement a été annulé en raison du grand nombre de participants, posant des problèmes de sécurité). Car le jeu réunit, semble-t-il. Ainsi, les joueurs se retrouvent, échangent et font des rencontres. «C’est marrant de voir des personnes très différentes se rassembler autour d’un même jeu et partager des moments ensemble» remarque Pablo.

Problèmes liés à la sécurité

En plus du phénomène de propagation incroyable, le jeu fait aussi et surtout parler de lui pour les accidents qu’il a provoqués. Les images d’une autoroute bloquée par des joueurs qui avaient repéré Pokémon rare au milieu de la chaussée ont déjà fait le tour du monde. Aux Etats-Unis, les autorités ont demandé aux joueurs de ne pas s’introduire dans les zones privées pour tenter de capturer des Pokémons. Des cas de vols ont aussi été mis en évidence. Les joueurs qui marchent avec leur smartphone en main sont la cible de personnes peu scrupuleuses.

Quoi qu’il est soit, l’importance du phénomène est notable. Inciterait-elle les gens à plus sortir ou à interagir davantage? Quelle part de leur temps ces joueurs y consacrent-ils ? Autant de questions qui méritent d’être traitées en profondeur. En attendant, des dizaines de Pokémons se cachent dans les rues et attendent de venir garnir les collections des fans les plus fervents. Il y en a 250, alors attrapez-les tous…

Y.B.