Proposant ses services dans des pays principalement germanophones, Alan a finalement opté pour le Grand-Duché. Un choix qu’il ne regrette pas, même s’il ne s’y projette pas sur le long terme.

« Ce n’est pas du tout une fin en soi ». Si, pour l’instant, il trouve son compte dans un environnement professionnel « très bon et sans trop de pression », Alan a toutefois déjà la tête ailleurs : « Je ne me vois pas faire ma vie ici. Le Luxembourg est un peu ennuyeux ».

Baroudeur dans l’âme, le jeune homme est accoutumé aux grosses cités dynamiques et plus populaires : « Aller boire un verre en costard avec des cols blancs après le travail, ce n’est pas trop mon truc ».

J’espérais parler l’Allemand et l’anglais mais je ne parle qu’en français…

Originaire de l’Ouest de la France, celui qui a aussi du sang allemand, a sauté sur l’aubaine l’an passé, séduit par la situation géographique et convaincu qu’il entretiendrait son trilinguisme. « J’y ai peut-être porté trop d’espoir, regrette-t-il. Je ne travaille au final qu’avec des francophones. Mon niveau d’allemand et d’anglais va finir par s’étioler ».

Un temps enclin à changer d’air, Alan a depuis reconsidéré sa situation, heureux de porter davantage de responsabilités au sein de sa compagnie. « J’ai plein de nouveaux projets en attente. Cela a fait bondir ma motivation ». C’est d’ailleurs l’un des points très positifs que soulève l’analyste, lequel possède désormais d’autres cordes à son arc. « On m’a laissé ma chance, apprécie-t-il. Il y a aussi des formations financées en interne qui m’ont notamment donné des bases en finances».

Des avantages : leasing de voiture et carte essence

Depuis quelques mois, Alan partage une colocation au Luxembourg avec d’anciens camarades de classe. Ex-frontalier donc, il se souvient « de jours difficiles » sur la route, sans que ceux-ci ne pèsent sur son moral, à l’inverse de certains de ses collègues au Kirchberg. « J’avais l’autorisation d’arriver au bureau plus tard. Généralement, j’en avais pour une trentaine de minutes ». Avec son leasing et sa carte essence, il n’a jamais été question de s’acquitter d’un abonnement à la SNCF.

Côté salaire, s’il admet ne pas trop en savoir sur le cas français, ses émoluments excèdent les standards des pays voisins. « Je suis aux alentours de 2000 euros nets avec les autres avantages. Pour un premier emploi, ce n’est pas mal ».

Alan apprécie aussi le système de prélèvement à la source, qui fait qu’il ne s’inquiète pas de la fin d’année où il devra payer ses impôts, comme en France.

Une expérience hors-frontière qui, somme toute, laissera « une belle ligne sur le CV». Qui plus est pour quelqu’un qui ambitionne de s’établir à l’étranger.