« Moins de protocoles, mais un travail très similaire », c’est de cette manière que Johann résume son nouveau quotidien dans une banque du Plateau de Kirchberg où il évolue désormais depuis le mois de janvier. L’homme de 36 ans, de grande taille, à l’allure élancée et à l’impeccable coupe à la brosse ne semble pas franchement chamboulé par son changement d’environnement et son arrivée au Grand-Duché. Pourtant, il vient de passer dix ans dans l’armée de terre en tant qu’informaticien, où il développait des logiciels de gestion de ressources humaines. Tours, Paris, Compiègne, les mutations l’ont emmené partout à travers la France mais il s’est aujourd’hui installé dans une petit village à quelques kilomètres de Longwy, et ça devrait durer.

S’il a laissé tomber son treillis militaire pour une tenue plus conventionnelle, c’est pour une noble cause. La naissance de son troisième enfant atteint d’autisme a contraint sa femme à cesser son activité. Ses revenus ne lui permettant pas de subvenir de la meilleure des manières aux besoins de son foyer, il a décidé de tenter une aventure au Luxembourg, en quête d’un salaire plus attractif. « J’ai mis mon CV sur des réseaux sociaux professionnels et quelques jours plus tard, je dérochais déjà un job » raconte le Français. Il faut dire qu’il y a une forte demande pour les métiers de l’informatique au Grand-Duché. Il en fait d’ailleurs souvent l’expérience puisque des sociétés l’ont déjà contacté pour s’attacher ses services.

3500 euros bruts et une voiture de fonction

Johann a passé son enfance sur l’île de la Réunion. Après un baccalauréat en sciences et technologies industrielles, il obtient un BTS en informatique. Il intègre ensuite l’armée de terre française au sein de laquelle il suit une nouvelle formation de perfectionnement en informatique. « Le rythme devenait fatiguant pour les enfants. C’est difficile de sans cesse déménager et changer d’école» explique-t-il. Après s’être renseigné sur le Luxembourg et ses atouts, son choix est fait, il rejoindra le Grand-Duché avec dans ses bagages son expérience dans l’institution militaire française.

« Cela apporte un plus en terme d’image. Je mets ma discipline et ma rigueur au service de mon employeur. Cela a surement joué lors de l’entretien, par rapport avec un candidat qui sort de l’école par exemple ». Et Johann semble s’être parfaitement acclimaté au Luxembourg. « Les rues sont propres et les gens sont très agréables. Les personnes s’abordent plus facilement qu’en France. C’est plus convivial ». À tel point qu’il se verrait bien terminer sa vie ici, si ses conditions de travail restent aussi confortables (3500 euros bruts plus des avantages comme une voiture de fonction), malgré les embouteillages et les difficultés de stationnement, qui font aussi partie de ses nouvelles découvertes.

Y.B