Après trois ans d’études dans la communication et le marketing, Émeline* a décidé de se réorienter, dans l’hôtellerie, faute de débouchés. Elle se dirige alors, vers une formation courte alliant techniques d’hôtellerie, renforcement des langues et stages d’insertion au Luxembourg.

Je travaille désormais dans l’hôtel où j’ai fait mon stage à Luxembourg, précise Émeline a lesfrontaliers.lu. J’ai d’abord signé un CDD d’un an, puis mon CDI“.

Horaires décalés : un rythme difficile à prendre au début

Avec 40h par semaine, “plus ou moins selon le planning“, Émeline a un rythme assez décalé par rapport à des horaires de bureau classiques : “Je travaille en poste 7h/15h – 15h/23h ou bien de journée 9h/18h lorsque je suis au back-office. Cela varie beaucoup selon les semaines et je dois avouer que le rythme était assez compliqué à prendre au début. (…) Mes week-ends sont en semaine parfois, les jours fériés et fêtes de fin d’année ne sont pas forcément synonymes de « pont » ou de repos pour moi“.

Le contact avec la clientèle : des bons et des mauvais côtés

Son poste de réceptionniste permet à Émeline de voir défiler beaucoup de monde en une journée de travail : “Ce qui me plaît, c’est de voir des personnes issues de toutes les origines et de tous les milieux, c’est très marquant au Luxembourg. Je peux parler anglais, allemand, français, espagnol en une journée de travail, c’est très intéressant !“.

Mais ce que la jeune frontalière préfère, ce sont ces moments le soir ou en fin de semaine, où les clients ont un peu plus de temps et viennent discuter, demander des conseils et partager une tranche de vie : “Au contact de la clientèle il y a des anecdotes tous les jours ! Des drôles et des moins drôles” note Émeline.

Elle nous raconte : “Une fois un homme irlandais était venu pour le boulot et avait prolongé son séjour de quelques nuits. Sa maison avait brûlé, son ex-femme l’avait quitté et pour couronner le tout, il avait perdu ses bagages à l’aéroport ! Pas très marrant, mais j’ai essayé de me montrer aux petits soins pour lui et en repartant, il m’a remercié pour cet accueil chaleureux, qui lui avait redonné un peu de baume au coeur“.

Son métier a cependant aussi des aspects plus difficiles à gérer : “Ce qui me plaît moins c’est lorsque vous vous pliez en 4 pour des clients, qui malgré tout, trouvent toujours à redire“. Et puis, à la réception, il faut être très organisé et réactif : “C’est parfois compliqué de gérer la pression, car je travaille seule à la réception et ce n’est pas toujours simple d’être partout et très vite à la fois“.

Train et voiture en fonction du planning et de la circulation

Côté trajets, Émeline se montre philosophe : “Je privilégie le train pour éviter les bouchons sur la route, et prends la voiture quand la circulation est fluide. Je jongle et parfois, il y a quelques difficultés en gare, mais cela arrive par période, donc on est préparé à l’avance (…) il faut prendre son mal en patience, explique la jeune femme de 22 ans. Mais cela fait partie du package et globalement, je relativise car je ne suis pas à 30 minutes près le soir…“.

1.934 euros nets par mois

En tant que débutante, Émeline gagne 1.934 euros nets par mois, sans prime ni avantage particulier. Un salaire qui lui convient, mais qu’elle compte bien renégocier par la suite, avec l’expérience et les éventuelles nouvelles tâches qui pourraient lui être confiées.

D’ailleurs, elle reste à l’écoute de ce qui se passe autour d’elle : “Ici lorsqu’on fait bien son travail, il paraît que le bouche-à-oreille est la clef pour trouver le prochain emploi. Pour le moment je n’en ai pas besoin, mais c’est toujours bon à savoir et motivant pour être au top chaque jour !“, conclut la jeune mosellane.

* Le prénom a été modifié