Le dernier Regards du Statec s’intéresse aux prévisions d’inflations et montre la complexité à anticiper les tranches indiciaires.

Ainsi, le risque d’erreur sur les dates de déclenchement de tranche indiciaire peut être plus élevé dans trois conditions : si les erreurs de prévision sur l’indice des prix à la consommation national (IPCN) sont élevées, si la progression de l’inflation est faible et si le déclenchement doit avoir lieu en hiver !

Erreurs de prévision de l’IPCN

Le Statec publie quatre fois par an, une prévision d’inflation (hausse générale des prix), qui se mesure par l’indice des prix à la consommation national (IPCN). Ce sont les valeurs prévues pour l’IPCN qui permettent d’obtenir une prévision sur les échéances des tranches indiciaires.

Une erreur de prévision sur l’IPCN peut ainsi engendrer une révision de la date annoncée pour la prochaine indexation. Un choc déflationniste ou inflationniste qui n’a pas été anticipé peut retarder ou avancer le déclenchement.

“Les dégringolades du prix du pétrole (2008-2009, 2014, 2015) n’ont ainsi pas seulement conduit à d’importantes erreurs de prévision de l’IPCN, mais également à des baisses de la moyenne semestrielle, qui s’éloignait ainsi du prochain seuil de déclenchement, ce qui repoussait la date de déclenchement à plusieurs reprises”, explique le Statec.

Faible progression de l’inflation

Le Statec précise également qu’une faible inflation se traduit par un aplatissement de la moyenne semestrielle et de l’inflation cumulée. Si l’inflation frôle déjà les 2,5 %, un léger choc inflationniste peut à tout moment déclencher une tranche indiciaire, alors qu’en absence de choc, le déclenchement peut être reporté à plusieurs mois, comme cela c’est passé fin 2016 :

“Déjà en septembre, il ne manquait que très peu d’inflation pour entraîner le déclenchement. En temps normal, avec une inflation annuelle proche de 2 % (moyenne enregistrée depuis l’introduction de l’euro), une tranche indiciaire aurait été déclenchée dès le mois suivant, c’est-à-dire en octobre. Mais le rythme d’inflation observé à ce moment là était beaucoup plus faible, autour de 0,5 %, et comme aucun choc significatif n’est intervenu avant décembre, le déclenchement a été repoussé à cette date”.

Inflation plus faible en hiver

Enfin, le Statec affirme que l’inflation est généralement plus faible sur la deuxième moitié de l’année et donc, par conséquence, la moyenne semestrielle progresse généralement moins entre octobre et mars. Les tranches indiciaires ont donc moins de chance de franchir le seuil de déclenchement sur ces mois.

Voir l’ensemble du dernier Regards du Statec sur la qualité des prévisions d’inflation.