Musa, un restaurateur de Genève lance une annonce qui fait scandale. «Cherche serveuse à 100%, uniquement frontalière.»

Ca ne se passe pas au Luxembourg, mais le contexte frontalier suisse a beaucoup de similitudes. Il y a environ 300.000 frontaliers qui traversent la frontière suisse chaque jour.

Jérôme Faas du site 20 minutes a interrogé le restaurateur qui s’explique.

«C’était un ras-le-bol. Bien sûr que si une locale veut travailler, je la prends. Mais elles ne veulent pas. Depuis que j’ai contacté l’office cantonal de l’emploi en novembre, j’ai vu une vingtaine de filles. Aucune n’a pris le boulot.» Selon lui, les candidates ne cherchaient qu’un job d’appoint, refusaient de travailler le soir ou n’étaient disponibles que quelques mois. «J’en ai eu marre. Et les frontalières, on les prie de revenir le dimanche pour un banquet, elles sont là avec le sourire

Qu’ils croient ou pas ces arguments, le procédé heurte deux députés. «Tolérer cela est absolument exclu. C’est moralement inacceptable, réagit Romain de Sainte Marie (PS). Ça l’est autant que de réserver un emploi à un Suisse ou à un Genevois.» Carlos Medeiros (MCG), lui, «peut comprendre la démarche car dans certains secteurs, il y a un problème, c’est une réalité. Mais c’est très maladroit, l’annonce est inacceptable. C’est de la discrimination. On n’est plus chez nous ou quoi?» L’offre ne viole en revanche pas la loi, juge Me Bernard Nuzzo. «Elle ne contient aucune discrimination raciale ou religieuse.»

Les réseaux sociaux ont crépité tout jeudi. Musa, à l’origine de la tempête, dit avoir reçu des menaces. La page facebook de son restaurant est couverte de commentaires outrés et d’appels au boycott.