Au Luxembourg, les possibilités de financer ses projets, au-delà de la banque, sont nombreuses. Mais encore faut-il frapper à la bonne porte. Petit tour d’horizon.

La banque

La banque reste aujourd’hui l’un des principaux partenaires financiers des acteurs économiques. Dans un environnement à taux bas, le recours à l’emprunt bancaire pour financer ses projets est intéressant.
Pour pouvoir en bénéficier, il faudra cependant convaincre la banque de la viabilité de votre projet, des retours sur investissement qu’il est susceptible de générer à terme. Un emprunt bancaire ne s’obtient pas sans un apport de garanties, comme des fonds propres, des sources de financement alternatives, des cautions…
Chaque institution bancaire dispose d’un panel de services et de solutions pour soutenir le développement d’une entreprise.

La SNCI

La Société Nationale de Crédit à l’Investissement est une autre source de financement intéressante pour beaucoup d’acteurs économiques.
La SNCI, en tant qu’établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement à moyen et long terme des entreprises luxembourgeoises, accorde des prêts à l’investissement, à l’innovation ainsi que des crédits à l’exportation.
Au cours de l’année 2015, son conseil d’administration a octroyé des financements pour un montant total de 100,6 millions EUR. C’est près de cinq fois plus qu’en 2014 (22,1 millions). Cette situation exceptionnelle s’explique par des prises de participation dans trois entreprises, pour un total de 81,7 millions, au cours de l’exercice.
La SNCI ne fonctionne pas seule, mais travaille généralement dans une approche de cofinancement. La SNCI assure aussi des financements par l’intermédiaire de sa filiale CD-PME ou des sociétés de financement dans lesquelles elle détient des parts.

Les mutualités de cautionnement

Nous évoquions l’exigence de pouvoir faire valoir une caution dans le cadre d’une demande d’emprunt bancaire. C’est dans cette optique que les mutualités de cautionnement ont vu le jour. Elles n’ont pas pour vocation de financer directement des entreprises, mais bien de se porter garantes d’une partie du prêt demandé auprès d’un établissement de crédit pour en favoriser l’octroi.
La Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers disposent chacune de leur mutualité de cautionnement, à savoir la Mutualité de Cautionnement et d’Aide aux Commerçants (MCAC) et la Mutualité des P.M.E. Notez que ces deux organismes proposent un conseil et un accompagnement aux entrepreneurs en recherche de financement dans l’ensemble de leur démarche.

L’Office du Ducroire

Envisager un développement à l’exportation comporte son lot de risques et exige aussi d’investir. Pour les entrepreneurs qui envisagent leur avenir au-delà des frontières nationales, l’Office du Ducroire est un interlocuteur de premier choix.
L’institution offre une palette de solutions en matière d’assurance-crédit à l’exportation, mais aussi des aides financières dans le développement d’outils promotionnels. Des aides existent aussi pour la formation d’un collaborateur à l’exportation.

Crowdfunding

Le crowdfunding (se traduisant littéralement par « financement par la foule ») constitue un nouveau mode de financement de projets.
La technologie, dans une économie collaborative, permet à des porteurs de projet de solliciter le soutien financier d’un grand nombre de particuliers à travers des plateformes Web dédiées. Il existe plusieurs types de crowdfunding.
A travers ces plateformes, des entrepreneurs de projets peuvent solliciter des dons, des prises de participation ou même des prêts, avec des contreparties préalablement annoncées si le projet abouti. Par ce biais, de nombreux citoyens peuvent soutenir des projets qui leur tiennent à cœur, avec des montants plus ou moins importants.
Ces plateformes sont aussi des outils marketing pour les entrepreneurs. En effet, la communauté d’investisseurs constitue souvent un premier cercle de clients. Parce qu’ils ont pris part au projet, ils devraient en être de bons ambassadeurs. Il n’est pas rare, d’ailleurs, que les plateformes de crowdfunding soient utilisées pour simplement tester l’accueil auprès du public d’une idée ou d’un concept.

Les business angels

Recourir à des business angels pour financer son projet peut constituer une bonne idée, à condition d’en trouver. Ces investisseurs sont souvent des entrepreneurs qui ont réussi et qui souhaitent mettre une partie de leur épargne au service de projets entrepreneuriaux en phase de développement.
Au-delà du soutien financier qu’ils peuvent apporter, ils sont souvent de bon conseil pour les jeunes entrepreneurs. Leur expérience en gestion peut aider les porteurs de projet à avancer plus vite et à éviter certains écueils.
Le plus difficile, pour l’entrepreneur, sera de rencontrer le business angel susceptible d’investir quelques milliers d’euros dans sa structure. La plupart de ces investisseurs restent discrets. Ils sont en outre particulièrement exigeants dans le choix des projets qu’ils soutiennent. Le mieux, pour se rapprocher des business angels susceptibles de vous soutenir, est de contacter le Luxembourg Business Angels Network (LBAN). L’initiative Seed4Start fédère aussi les business angels à une échelle transfrontalière et permet à des start-up de se présenter à eux avec l’espoir de les convaincre.

Venture Capitalists

Comme il existe de nombreux business angels prêts à prendre des parts pour quelques milliers d’euros dans une structure pour l’accompagner dans les premières étapes de son développement, on compte aussi beaucoup de sociétés d’investissement désireuses de les amener plus loin. Ces sociétés, dites de capital-risque, placent les actifs que leurs clients leur ont confiés dans des projets soigneusement sélectionnés, souvent en fonction d’un segment particulier.
Certaines sociétés venture capitalists investiront dans des secteurs particuliers (pharmaceutique, logistique, spatial, technologie…) alors que d’autres envisageront des approches territoriales (déploiement Grande Région, exportation…).
Leurs objectifs sont de valoriser une entreprise ou un projet, en les faisant grandir le plus rapidement possible. Les venture capitalists se concentrent donc essentiellement sur des projets matures, déjà actifs sur le marché, au fort potentiel. Ce sont des financiers aguerris, avec une forte expérience dans le business development, prêts à investir des sommes d’argent considérables s’ils sont convaincus du potentiel du projet et de ceux qui le portent.

De nombreuses aides

Veuillez noter qu’il existe aussi de nombreuses aides étatiques accessibles pour ceux qui souhaitent innover ou investir. Avant d’envisager toute demande d’aide ou de solliciter l’une ou l’autre demande de financement, le mieux est de s’informer auprès des acteurs concernés sur les conditions et exigences d’éligibilité. De nombreux acteurs, comme la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers, le Guichet Entreprise, Luxembourg for Business ou Luxinnovation peuvent vous orienter.

Sébastien Lambotte

 

(Article publié dans le numéro 79 d’Entreprises Magazine, septembre/octobre 2016.)

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