Le développement durable et ses objectifs de résultats exigent une importante réorganisation de l’action de construire, de rénover ou d’exploiter. A l’instar de ce qui se fait dans les autres secteurs, la mise en place de méthodes efficaces de travail en commun à l’aide d’outils facilitant le dialogue entre les différents corps de métiers, maîtres d’ouvrage, architectes et bureaux d’études est donc primordiale. D’autant que les projets dans ce domaine se multiplient et que le Luxembourg, en particulier, compte devenir un acteur incontournable de la performance énergétique des bâtiments dans la Grande Région.

Le rôle de l’intégrateur en efficacité énergétique

Le rôle de l’intégrateur est de coordonner, sans subordonner, les différents acteurs. Une sorte de chef d’orchestre qui apporte des services et une assistance méthodiques à différents niveaux : audit suivi de recommandations de travaux et de solutions optimales, plan de financement en fonction du budget imparti, démarches administratives, sélection d’entreprise ou suivi des consommations. Il s’agit avec lui de construire mieux et moins cher. Si dans les grandes entreprises cette transformation organisationnelle est déjà en cours, dans les petites entreprises (moins de 20 salariés) majoritairement représentées dans le secteur du bâtiment et chez les artisans, on ne se sent pas tous forcément concernés. Le processus d’innovation qui consiste à se regrouper depuis le promoteur immobilier jusqu’à l’entreprise de démolition et à faire appel à un spécialiste, tel que l’intégrateur, pour gagner sur les coûts, la qualité, la performance et finalement la compétence, effraie plus qu’il ne convainc. Développer le travail en commun et la mutualisation des compétences ne fait pas suffisamment partie de la culture de ce secteur économique.

Qui est l’intégrateur ?

Dans ce secteur, l’intégrateur est un spécialiste de la performance énergétique qui possède des compétences supplémentaires en gestion, par exemple. Ce peut être un architecte, un ingénieur, un bureau d’études, un contrôleur technique ou bien un certificateur. Ce spécialiste devra s’inscrire dans une démarche globale, dans un bâtiment de qualité (efficacité énergétique passive), dans des équipements performants (efficacité énergétique active) et s’assurer de l’implication de tous, y compris celle de l’utilisateur du bâtiment qui, jusqu’à présent, n’a pas été suffisamment prise en compte dans la conception et la réalisation des bâtiments.

Les compétences du métier

L’intégrateur est une personne qualifiée et certifiée qui possède de solides connaissances techniques et est en mesure d’effectuer l’évaluation du coût et de la faisabilité du projet, la présentation des solutions financières et techniques appropriées. Il étudie les choix techniques, détermine les matériaux et les équipements conformément aux exigences de la réglementation existante, et le coût que cela représente. Il élabore cahiers des charges, propositions d’offres, avant-projets, devis et accompagne les décideurs dans la réalisation d’un diagnostic énergétique de leurs installations, sans oublier les activités de prospection et développement commercial.

Innover dans la filière du bâtiment à tous niveaux, y compris au niveau organisationnel, est un enjeu majeur pour l’évolution de la filière elle-même.

Martine Borderies

 

(Article publié dans le numéro 77 d’Entreprises Magazine, mai/juin 2016.)

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