Après des études supérieures à Metz et un stage au Québec, le jeune homme s’inscrit immédiatement à l’ANPE, l’ancêtre de Pôle Emploi, et multiplie les candidatures spontanées. Il décroche deux entretiens, les deux au Grand Duché. « Ce n’était pas une volonté particulière de ma part de me focaliser sur le Luxembourg, au contraire. C’était loin de Metz, où je vivais alors avec mes parents. Ce sont juste les premiers à avoir répondu » précise l’informaticien, amusé par cette coïncidence.

Le second entretien est le bon et lui permet de décrocher son premier emploi dans une société de services, qui travaille pour les banques. Un autre paradoxe puisque l’univers bancaire se trouvait aux antipodes de ses ambitions de l’époque. « Je voulais travailler dans un environnement plus jeune, plus moderne. Soit dans une start-up, soit dans les jeux vidéos ».

Rapidement, il change d’avis et découvre que les banques sont riches en opportunités. Les missions proposées sont bien plus variées que ce qu’il imaginait. Les avantages financiers finissent de le convaincre du bien fondé de continuer sa carrière dans cette entreprise. « J’ai eu le droit à des taux très faible pour emprunter pour ma première voiture et mon premier appartement par exemple », détaille l’informaticien.

Trouver les mêmes avantages en France ? Un rêve

Les avantages sociaux ne manquent pas non plus, même si « les syndicats doivent toujours se battre pour qu’ils soient maintenus, comme partout ». Financièrement, le Luxembourg est aussi plus intéressant : avec un salaire brut qui tourne autour de 4700 euros, il pense gagner 30% de plus que s’il était resté en France. « Si je pouvais retrouver le même type de poste avec les mêmes responsabilités et quasiment le même salaire plus proche de chez moi, je n’hésiterai pas mais trouver un emploi comme ça en France, c’est un rêve » constate Yannick.

Toutefois, cette vie de frontalier a aussi ses inconvénients. Le trajet rallonge des journées déjà bien longues. L’informaticien s’y était habitué et profitait du train pour se reposer et se plonger dans un bon livre. Seulement voilà, depuis deux ans, la situation a changé et ces constants allers-retours lui pèsent plus. La famille s’est agrandie et a accueilli une petite fille. « Quand les deux parents travaillent à temps plein au Luxembourg, ce n’est pas évident », reconnaît Yannick.

« Un temps partiel nous soulagerait »

Il a alors fallu s’organiser pour que travail et vie de famille puissent cohabiter. Le matin, sa femme part le plus tard possible de Thionville pour déposer leur fille à la crèche tandis que Yannick quitte le domicile à 7 heures pour pouvoir rentrer le plus tôt possible. Le couple a également embauché une nourrice. « Elle va la chercher à la crèche vers 16h30 pour qu’elle rentre à la maison faire une sieste, se reposer ». Puis Yannick arrive à 18h30 et profite de sa fille.

Avec leurs longues journées, le couple voit peu leur enfant, deux heures et demie tout au plus par jour. « Pour l’instant, on se débrouille comme ça mais c’est sûr qu’un temps partiel nous soulagerait et nous permettrait de beaucoup plus profiter de notre fille ». Une solution à envisager à coup sûr pour cette petite famille de frontaliers.