À partir du 1er janvier 2015, le Luxembourg s’est engagé à l’échange automatique d’informations bancaires pour les non-résidents. Mais quel va être l’impact de cette décision sur l’emploi au Grand-Duché ?

En se basant sur des données statistiques et des simulations avec les modèles macro-économiques, le Statec a ainsi fait une étude à ce sujet quantifiant les retombées sur l’emploi. Voici les principaux résultats :

  • Par la seule hausse des frais administratifs (surtout informatiques) liés à l’introduction de l’échange automatique, quelques 800 postes pourraient à terme disparaître, ceteris paribus, dans le secteur bancaire (environ 200 dans la Banque privée) ; ce résultat ne tient toutefois pas compte de la disparition d’une fraction plus ou moins importante des actifs sous gestion ;
  • À la suite de l’introduction de l’échange automatique, 15 milliards d’actifs sous gestion pourraient quitter la place (quelque 5% du total) ;
  • Cette évaluation ne tient pas explicitement compte de l’extension de la Directive, mais les effets de cette dernière semblent limités par rapport aux effets déclenchés par l’annonce de l’échange automatique ;
  • Associée à une hypothèse de hausse des coûts, la perte d’actifs susmentionnée impliquerait une baisse de la valeur ajoutée de 5 à 10% de l’ensemble du secteur financier ;
  • Cette baisse de la valeur ajoutée générerait une baisse de l’emploi du secteur financier de légèrement plus de 1000 personnes (suivant les modèles, entre 1 et 3% du total du secteur), et, par effets induits, une baisse de l’emploi dans le reste de l’économie de 500 à 1000 personnes (entre 0.25% et 0.5% du total de l’économie).
  • Les dernières données trimestrielles en matière de dépôts des ménages confirment la fuite des avoirs sous gestion et semblent également confirmer les ordres de grandeur estimés par le STATEC, avec un léger risque de sous-estimation pouvant être associé aux 15 milliards d’actifs en partance.