“Que les fraudeurs soient sanctionnés, c’est évident ! Mais que l’on harcèle le contribuable comme s’il était d’office un fraudeur, c’est inconcevable !”. Voilà la conclusion du sénateur, Dominique Tilmans dans un courrier adressé au Ministre des Finances, Koen Geens concernant les contrôles fiscaux vis-à-vis des frontaliers belges qui travaillent au Luxembourg.

Pour rappel, ces dernières semaines, de nombreux travailleurs frontaliers belges sont contactés par le fisc de leur pays de résidence, pour qu’ils justifient leur présence physique quotidienne sur le territoire luxembourgeois (voir : Casse-tête des frontaliers belges harcelés par le fisc). Or, le fisc refuse les attestations patronales ou même les contrats de travail des salariés comme justificatifs et réclame des preuves journalières…

Face à cette situation, le sénateur Dominique Tilmans a envoyé un courrier au Ministre des Finances belge, Koen Geens, afin de savoir, d’une part, si les pratiques du fisc belges sont au-dessus des Arrêts de la Cour de Cassation, étant donné que la Cour a déjà estimé par deux fois que si l’emploi salarié est exercé dans un autre Etat, les rémunérations reçues à ce titre sont imposables dans cet autre Etat, sans qu’il y ait besoin d’une présence physique permanente du salarié dans cet Etat.

D’autre part, elle demande au Ministre s’il ne trouve pas abusif, le fait que l’Administration réclame des preuves de la présence journalière de travailleur (achat de carburant, nourriture, etc.) datant des années 2011 et 2012 et refuse les attestations patronales et les contrats de travail.

“Une mauvaise pratique des autorités fiscales belges” selon la Commission Européenne

En attendant de recevoir une réponse à ses questions, Dominique Tilmans précise dans son courrier au Ministre, que la Commission Européenne a été informée des pratiques du fisc belge.

La Commission a répondu que “en effet, il semble dans le cas précis que nous sommes en face d’une mauvaise pratique des autorités fiscales belges vu que la Cour de cassation l’a déjà condamnée. Toutefois, les services de la Commission vont soulever cette question dans le cadre du Comité Technique sur la libre circulation des travailleurs et vont saisir les autorités belges pour avoir des explications sur ces mauvaises pratiques”.

En espérant que ces explications arrivent rapidement, car comme le souligne le sénateur, les pratiques du fisc belge risquent d’avoir des conséquences sur les embauches de frontaliers venant de Belgique (les patrons du Luxembourg préféreront engager d’autres nationalités) et pourraient même motiver les frontaliers belges à déménager au Luxembourg…