L’année dernière, la suppression du roaming était annoncé pour la fin de l’année 2015. Une excellente nouvelle, notamment pour les frontaliers et les voyageurs qui voient leurs factures de téléphone gonfler à cause des frais d’itinérance. Or, la disparition de ces frais pourraient être repoussés à 2018, sur demande de la Lettonie qui assure la présidence tournante du conseil de l’Union européenne.

En réponse à une question parlementaire posée par le Député Laurent Mosar, Xavier Bettel, Premier ministre, mais aussi Ministre des Communications et des Médias, explique les raisons de ce report.

Il explique que l’abolition des frais d’itinérance signifie un alignement des coûts des communications européennes sur les tarifs nationaux (le “roam like at home”), ce qui engendrerait des frais supplémentaires.

Xavier Bettel précise que les personnes en déplacement utilisent le réseau du pays visité, mais payent leur abonnement auprès d’un opérateur de leur pays de résidence. Ce dernier devra alors indemniser l’opérateur du réseau utilisé par son client dans le pays visité. Or, en raison du déséquilibre des déplacements en Europe (certains Etats membres sont des destinations touristiques typiques, d’autres moins), ces versements entre opérateurs ne se compensent pas. Les opérateurs devront donc payer une compensation quand leurs clients se déplacent et pourraient donc chercher à combler cette perte par une hausse des tarifs nationaux.

Le Premier ministre explique que c’est pour cette raison que le Luxembourg s’inquiète qu’une démarche trop brusque ne provoque une hausse des prix nationaux qui porterait finalement préjudice aux consommateurs.

Il rassure cependant en rappelant que la suppression des frais d’itinérance est toujours fortement soutenue par le gouvernement luxembourgeois, mais considère qu’une “approche plus progressive permettrait d’éviter les effets contre-productifs d’une abolition trop radicale, aux dépens des consommateurs”.