Le Statec a analysé la structure du coût de la main d’œuvre au Luxembourg, mais aussi dans les pays frontaliers et en Europe.

Rappelons que le coût de la main d’œuvre regroupe tous les coûts liés au travail : rémunération brute régulière et irrégulière (comme les primes et bonus), les avantages en nature, les charges patronales et autres coûts indirectes (comme les coûts de formation par exemple).

Coût de la main d’œuvre à 33,91 euros par heure au Luxembourg

Dans son analyse, l’institut national de la statistique relève que le coût annuel moyen de la main d’œuvre au Luxembourg est supérieur à la moyenne de la zone euro et figure parmi les plus élevés d’Europe (3e position, après la Suède et le Danemark).
Cela dit, en considérant le coût horaire moyen et non le coût annuel (le nombre d’heures travaillées par an au Luxembourg dépasse celui des pays voisins), le coût de la main d’œuvre au Luxembourg (33,91 euros) reste inférieur à celui de la Belgique (39,36 euros) et de la France (34,25 euros).

À noter également que la structure de l’économie du pays joue. Ainsi, dans la construction et le commerce, le Luxembourg présente des coûts horaires moyens inférieurs à ceux de ses voisins tandis que dans des secteurs spécialisés comme la finance ou les assurances, ces coûts sont plus élevés qu’en Allemagne ou en France, mais inférieurs à ceux de la Belgique.

Des cotisations patronales faibles au Luxembourg

Le Statec note également que les coûts indirects ne constituent qu’une faible partie du coût de la main d’œuvre au Luxembourg, ce qui signifie que les rémunérations brutes forment une partie plus grande du coût total, contrairement à la majorité des pays européens.

Plus de primes au Luxembourg …

Autre constatation, les rémunérations qui ne sont pas versées de manière régulière lors de chaque paie (gratifications, primes de fin d’année) sont particulièrement importantes en Autriche (17% des salaires bruts), en République Tchèque, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas (environ 14%), au Portugal (12,5%) et aussi au Luxembourg (9,5%) et en Allemagne (9,3%).

En France, ces “plus” ne représentent que 4,3%, mais il faut aussi y ajouter des versements au titre de la formation d’un patrimoine au profit des salariés (contributions patronales à des plans d’épargne d’entreprise) de l’ordre de 3,1% des coûts directs. Ce type de rémunération atteint une part non négligeable du coût direct de la main d’œuvre en France précise le Statec, alors qu’il ne représente que 0,2% au Luxembourg et 0,3% en Allemagne.

… Et de rémunérations en nature

Le Statec constate enfin de fortes disparités au niveau des rémunérations en nature (tels que produits de l’entreprise, logements et voitures de société, options d’achat d’actions). Celles-ci représentent 1.9% du coût direct au Luxembourg, comme en Belgique ou en Slovaquie. Seuls trois pays présentent des taux plus élevés : la Bulgarie (2.9%), la Hongrie (5.1%) et la Croatie (6.8%).

Voir l’étude complète du Statec.