« Mon travail n’est pas un nine-to-five : on doit s’adapter aux besoins et aux horaires de formation du jour. Ainsi, on apprend avec le temps à mieux s’organiser. En tant que chef d’entreprise en effet, être frontalier pose des défis spécifiques ; cela impose parfois des journées de marathonien, au cours desquelles on va vraiment condenser les rendez-vous, accorder moins de temps aux gens… Mais à l’inverse, cela permet d’être plus efficace et plus synthétique.

C’est donc un choix complètement assumé. Et de par ma formation de linguiste, mon goût pour les langues et l’activité de mon organisme, je me suis mis rapidement au luxembourgeois : je le pratique avec les administrations, ce qui est important, quand on travaille dans le pays. Et quand les mots ne viennent pas, on passe en allemand, en français, voire en anglais. Il faut jouer le jeu. Ce n’est pas le tout de prendre : il faut aussi et avant tout savoir donner.

Efficacité administrative au Luxembourg

Pour mon entreprise, j’ai choisi le Luxembourg, du fait de la branche d’activités, qui est un marché porteur : la demande et la clientèle sont là, elles sont pérennes, et elles se renouvellent aussi. De fait, j’arrive ainsi à percevoir un salaire moyen de 2.000 à 3.000 euros nets par mois.

Pour ce qui est de l’entrepreneuriat et du salariat, le pays présente des avantages par rapport à la France. Y ayant auparavant eu ma propre structure de formation, j’ai pu comparer les temps de traitement d’un dossier, les rapports au client, l’impact sur la trésorerie, la relation fournisseurs… Et finalement j’ai pu me rendre compte qu’un même dossier ou une même formation étaient bouclés plus rapidement et de manière assez simple au Luxembourg.

Au Grand-Duché donc, notre activité est porteuse et portée, alors qu’en France ce n’est pas forcément le cas actuellement. En quelque sorte, le temps et l’énergie perdus dans les trajets sont finalement compensés par le gain de temps réalisé dans les formalités courantes administratives et d’affaires.

On n’a pas à courir après son argent

Comme beaucoup de frontaliers, par nature pressés, j’ai le souci de faire les choses bien et rapidement, car notre temps reste quand même compté : il ne faut pas rater son train, ni son bus… Les gens vont donc quand même assez vite en besogne, dans le bon sens du terme.

Autres avantages pour le chef d’entreprise que je suis : les dettes sont honorées dans les temps, comme en Allemagne… Les réclamations sont peu nombreuses, on n’a pas à courir après son argent, comme on peut le connaître en France. Les relations avec les clients sont stables et pérennes. C’est là aussi un gage de qualité et de confiance, qui n’a pas de prix. C’est un gros souci en moins.

Les Luxembourgeois ont donc été malins pour prendre et valoriser le meilleur de ce qui se fait chez leurs voisins.

Le Luxembourg est une mosaïque qui continue à se construire au fil du temps. Et si les différences de cultures et de langues peuvent parfois créer des problèmes, les gens essaient rapidement de trouver des solutions. Et pas forcément de chercher des faux problèmes par ailleurs… ».