« Native du Val de Marne en région parisienne, je suis arrivée au Luxembourg en janvier 2013, à l’occasion de mon stage de fin d’études, au sein d’un groupe équipementier automobile américain basé à Bascharage. À la fin de mon stage, j’ai alors été engagée. Je travaille actuellement comme HR Specialist. Et mes missions incluent les tâches quotidiennes de recrutement, de gestion de ressources humaines et de relations avec les employés.

Je me suis tout d’abord installée à Longwy : je n’étais pas loin de mon travail et les loyers n’étaient pas trop chers, comparés à ceux du Luxembourg, et compte tenu de mon faible salaire de stagiaire. J’ai été frontalière une dizaine de mois, jusqu’en octobre 2013, date à laquelle j’ai emménagé à Rodange au Luxembourg, à la recherche d’un autre cadre de vie. Question loyer cependant, ce n’était pas du tout évident.

Revenir vivre en France : une décision réfléchie

En novembre 2014, j’ai donc déménagé à nouveau, pour retourner habiter en France, à Cosnes-et-Romain, où j’ai acheté une maison avec un jardinet, le tout à un prix plus décent.

C’était un projet immobilier auquel j’aspirais depuis longtemps, l’objectif étant d’avoir une certaine qualité de vie, sans m’endetter excessivement. Malgré les impôts et taxes plus importantes, c’était pécuniairement pour moi plus avantageux. Revenir vivre en France a donc été une décision réfléchie. Et redevenir frontalière, un choix nécessité par le coût de l’immobilier.

Côté trajets, il me faut au plus 30 minutes en voiture, pour me rendre à mon travail, en comptant les embouteillages. J’ai certes doublé mes temps de déplacements, mais ils ne sont trop importants, tout compte fait. Si j’avais habité ailleurs au Luxembourg, ceux-ci auraient certainement été tout aussi, voire plus longs.

Aujourd’hui, je profite pleinement de ma vie actuelle, et je suis très bien où je réside : j’aurais cependant aimé rester au Luxembourg, notamment parce que les formalités administratives sont à mon avis plus simples et réactives. Entre autres pour cette raison, j’apprécie le Grand-Duché ; on sent que ce n’est pas compliqué et bien organisé. Le soir et le week-end, je sors régulièrement au Luxembourg : pour dîner avec des amis, pour visiter le pays ou aller m’y balader. Aussi, ce n’est pas que mon lieu de travail.

Pas vraiment frontalière

Je trouve d’ailleurs dommage que beaucoup de frontaliers ne connaissent pas vraiment le pays et ne profitent pas de ce qu’il offre, en termes culturels, de concerts par exemple… J’ai 25 ans. Et comme je ne suis pas originaire de la région et n’y ai pas d’attaches, je ne sais pas si j’y resterai toute ma vie. Je ne me sens pas vraiment frontalière non plus. Si les frontières existent encore, on ne les ressent toutefois pas vraiment. Comme je passe au final beaucoup de temps au Luxembourg, c’est comme si j’habitais et travaillais dans une seule et même région, n’ayant en outre pas les mêmes attaches que les autres frontaliers.

Ce qui m’interpelle chez ces derniers, c’est qu’ils se considèrent avant tout comme des Français travaillant au Luxembourg, sans finalement vraiment connaître le pays, ni pleinement en profiter. Je trouve cela très dommage. »