Clara travaille dans une petite maison d’édition du Luxembourg depuis maintenant 5 ans. Cette Thionvilloise de 31 ans, célibataire et sans enfant, a décroché son poste de graphiste un peu par hasard :

J’ai découvert ce métier en voulant changer de branche, nous raconte Clara. J’ai fait une formation d’infographiste, après des études de commerce qui ne me plaisaient pas. Un imprimeur que j’avais contacté pour un projet personnel, a remarqué mon travail. Il en a parlé à la maison d’édition avec laquelle il travaillait, j’ai décroché un entretien et puis j’ai eu le poste en CDI. C’était un vrai coup de chance !“.

Je m’étais jurée de ne jamais travailler au Luxembourg à cause des trajets

J’ai donc mis mon premier pied au Luxembourg il y a 5 ans, alors que je m’étais jurée de ne jamais faire la route pour travailler au Luxembourg et encore moins prendre le train… Aujourd’hui, je fais tout le contraire !“.

Justement, niveau trajets, Clara prend le train tous les jours, mais ça n’a pas toujours été le cas : “J’ai commencé par essayer la voiture, croyant qu’elle me laisserait une plus grande liberté, explique la jeune femme, mais c’est l’inverse : le trafic donne un stress considérable et j’arrivais au travail complètement énervé, alors que la journée ne faisait que commencer !

Maintenant, je prends le train et le stress est moins grand, poursuit-elle. On peu s’y reposer au lieu d’être concentré sur la route. Mais il faut pouvoir s’y asseoir… Et cela devient de plus en plus dur, aux heures de pointe. Parfois, il est presque impossible de rentrer dans les wagons et 70€/mois, c’est quand même cher payé pour être debout et serrés les uns aux autres, à l’aller comme au retour !“.

Mes journées commencent par un café !

Quand on lui parle de son travail, Clara est enthousiaste : “quand on est graphiste, il faut savoir être flexible et accepter de faire des heures supplémentaires. Mes journées commencent obligatoirement par un café, sourit-elle. Je travaille 40 heures par semaine… dans le meilleur des cas. Les soirs de bouclages sont stressants, car nous avons des ‘deadlines’ à respecter et les imprimeurs n’attendent pas“.

Mais, même si ce travail peut être très stressant, pour Clara, il est surtout gratifiant : “c’est un métier très intéressant, qui peut aussi être ludique, ajoute-t-elle, il faut aussi savoir être patient, minutieux et organisé. Moi ce que j’aime, c’est le côté technique, mais aussi créatif, car il faut toujours chercher de nouvelles idées, se différencier. L’avantage, c’est que lorsque l’on fini un projet, nous avons un résultat concret qui sort de l’imprimerie et qui nous rend fiers de travail effectué“.

2.300 € nets par mois + les chèques repas

Côté salaire, Clara gagne 2.300€ nets/mois avec des chèques repas : “Je n’ai jamais reçue de primes et les augmentations sont difficiles à négocier. Le pays est petit, mais le marché est grand et personne n’est irremplaçable, alors j’essaye de ne pas être trop gourmande“.

Le Luxembourg c’est bien, mais peut être pas définitivement…

À l’heure actuelle, je ne me vois pas retravailler en France, affirme Clara. Bien sûr, il y a le salaire, mais je fais aussi des rencontres et j’apprends beaucoup, notamment les langues, avec mes collègues qui viennent d’horizons différents. C’est un gros avantage de pouvoir pratiquer tous les jours“.

Cela dit, elle ne pense pas garder ce rythme éternellement : “Avec une vie de famille et des enfants, je pense que ce sera plus dur. Les 40 heures par semaine, en plus du temps de transport, ça ne laissera que très peu de temps à la vie de famille. Il sera peut-être temps de ralentir à ce moment là et de se rapprocher. Mais rien n’est sûr“.