À 22 ans, Eduardo est vendeur dans un magasin de prêt-à-porter au Luxembourg. Ce jeune célibataire d’origine portugaise a décidé de quitter le Grand-Duché, où il habite depuis ses 5 ans, pour devenir frontalier et s’installer en Belgique.

J’ai déménagé en Belgique parce que c’est moins cher, explique Eduardo à lesfrontaliers.lu. Ici au Luxembourg, les loyers sont vraiment très élevés et en déménageant juste à la frontière belge, dans le secteur d’Athus, je pays 300, voire 400 euros de moins pour la même chose. En plus, on me donne quelques euros de plus pour le déplacement chaque mois sur ma fiche de paye“, dit-il avec un large sourire.

Pour débuter dans la vie, c’est mieux de sortir du pays

Après 7 mois en Belgique, Eduardo fait un bilan plutôt positif, même si les trajets l’agacent un peu. “Je viens en voiture tous les jours et sur la route j’ai pas mal de bouchons. Je mets entre 15 et 20 minutes, mais parfois mon temps de trajet est carrément doublé à cause des embouteillages, précise-t-il. Mais ce n’est pas si terrible, je préfère quand même être en Belgique, c’est un pays agréable et en plus les voisins sont accueillants. J’ai vraiment bien été intégré, même mieux qu’au Luxembourg.

Côté dépenses, Eduardo trouve qu’il y a moins de taxes en Belgique, “malgré ce que l’on peut penser“, il fait ses courses côté belge et trouve même qu’il “gaspille moins qu’au Luxembourg“. Finalement, même avec ses dépenses en essence, il est quand même gagnant : “ici je peux épargner de l’argent, alors que si j’étais resté au Luxembourg, ça n’aurait pas été possible. Pour débuter dans la vie, c’est mieux de sortir du pays“.

Pour trouver du travail au Luxembourg, il faut des contacts et les langues

Après un Diplôme d’aptitude professionnel (DAP) obtenu au Luxembourg et un apprentissage de trois ans, le jeune homme travaille aujourd’hui comme vendeur. Mais il avoue qu’il a eu de la chance : “je suis en CDI de 40 heures par semaine et actuellement, c’est vraiment difficile d’être embauché en CDI dans ce domaine. Tout le monde cherche dans la vente, parce que c’est un métier facile, affirme Eduardo. Je reçois des CV tous les jours, surtout de frontaliers. Mais ce qui est beaucoup recherché, ce sont les langues“.

Il n’a d’ailleurs pas de problème de ce côté là, puisqu’il en maîtrise cinq : “je parle le luxembourgeois, l’anglais, le français, l’allemand et le portugais et puis ce qui m’a aidé à être embauché aussi, c’est que je connaissais quelqu’un dans le magasin où je suis aujourd’hui. C’est comme cela que l’on trouve du travail au Luxembourg maintenant, il faut des contacts et les langues“.

2.300 euros bruts par mois

Eduardo gagne 2.300 euros bruts par mois et même s’il regrette de ne pas avoir de commissions, ni d’avantages particuliers, il est heureux de son travail au Luxembourg : “j’aime vraiment ce que je fais. Pour moi, le contact avec les gens est très important et j’adore connaître de nouvelles personnes, c’est un métier de communication et j’aime cela“.

Même si aujourd’hui Eduardo est devenu un frontalier, son cœur reste pourtant au Luxembourg : “j’ai vécu au Luxembourg très longtemps et aujourd’hui, je me sens plus Luxembourgeois que Portugais. Le Luxembourg est mon pays, la seule différence c’est que j’habite juste à côté !“.