Voilà 5 ans qu’Emilie a obtenu le Diplôme d’Etat d’Infirmière à l’école de l’Hôpital de Bel-Air de Thionville. Elle décroche un premier contrat de remplacement dans un centre de rééducation fonctionnel sur Thionville. Un contrat de 2 mois qui affutera sa pratique du métier.

Travailler au Luxembourg n’était pas un impératif

C’est sous les conseils de ses parents qu’elle va tenter sa chance au Luxembourg. Elle y décroche rapidement plusieurs postes de remplacement en chirurgie cardiaque. « Dans le milieu, il est facile de retrouver du travail dans un poste où on a déjà pratiqué ».

Depuis maintenant 4 ans, elle enchaîne ce type de contrat, la pénurie d’infirmière lui permettant d’obtenir rapidement de nouveaux postes. Cependant, les CDI sont rares, et quand une opportunité se présente pour Emilie, ce n’est jamais au moment opportun. « J’aurais pu quitter mon poste pour un CDI, mais au Luxembourg, [rompre un contrat] c’est très mal vu, et quand quelqu’un fait ça, ça se sait ». Elle profite d’une période de chômage pour se concentrer uniquement à la recherche d’un poste à durée indéterminée, cependant, l’opportunité ne se présente pas et travaille aujourd’hui comme remplaçante pour une société chargée des soins à domicile pour les particuliers.

1500€ de plus par rapport à la France

Mais pourquoi travailler au Luxembourg alors que le profil infirmer est très demandé en France ? Comme souvent, le salaire est un critère de choix, « en travaillant de nuit en France, je gardais 2000 euros net, aujourd’hui, en travaillant les week-end et jours fériés, jamais de nuit, et avec l’ancienneté, je peux gagner 3500 euros net. Le choix est vite fait ! ».

Un temps d’adaptation pour passer la frontière

« Je n’ai pas pratiqué du jour au lendemain au Luxembourg, j’ai d’abord dû faire reconnaitre mon diplôme auprès du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle ». Après cela, une liste de protocoles lui a été remise afin d’adapter les soins à la réglementation du Grand-Duché. « Il s’agit d’un mix des protocoles, rassemblant différentes pratiques des trois frontières, il faut s’adapter. Certains noms de médicaments changent, mais on s’habitue très vite ».

Emilie connait les bases de la langue Luxembourgeois, « j’arrive toujours à me faire comprendre, par des mots simples, par des gestes, parfois, un proche du patient nous aide ». Ce n’est pas une barrière, certains collègues ne parlent que l’allemand. Par confort, elle songe à améliorer sa connaissance de la langue lors de cours du soir.

Se déplacer au Luxembourg n’est pour l’instant pas un problème

Se déplaçant chez les patients, elle doit prendre chaque jour sa voiture. Travaillant à n’importe quelle heure de la journée, elle ne subit que rarement les heures de pointe. Le trajet journalier est un peu long (37 km) mais il ne s’agit pas d’un problème majeur selon elle. « Ça ne me gêne pas, l’autoroute est à côté de chez moi, j’arrive en 30 minutes à destination. Si un jour je deviens mère, là, ça sera plus complexe ».

Elle craint en effet que sa future vie de famille l’oblige à se rapprocher de son domicile. Pour Emilie, travailler au Luxembourg n’est pas définitif, elle et son conjoint songent peut-être à habiter au Grand-Duché, mais retrouver un poste d’infirmière en France est loin d’être exclu.

Dynamique, pleine d’entrain et le contact facile, nul doute qu’Emilie saura trouver le CDI qu’elle convoite.

A.G.