Laurence, 39 ans travaille en tant qu’informaticienne au Luxembourg a toujours travaillé dans ce domaine. Au cours de sa carrière elle a baroudé un peu partout et notamment à Metz, Florange et Troyes dans des Société de Service en Ingénierie Informatique (SSII). C’est chez Arcelor Mittal qu’elle a acquis  “les compétences nécessaires pour travailler sur des bases de données”, aujourd’hui, coeur de sa fonction.

« Etant la seule femme parmi une trentaine d’hommes, ce n’est pas toujours évident… »

A son travail, l’ambiance est bonne, peut-être, parfois quelque peu machiste, elle avertit avec humour qu’au travail, elle est entourée d’une trentaine d’hommes : « ce n’est pas toujours évident…mais on s’habitue ! ».

Au bureau, tout le monde parle le français, toutefois, « [elle] a appris quelques mots de politesse [en luxembourgeois] notamment pour les chauffeurs de bus et les commerçants ».

D’après elle, « les luxembourgeois ont tendance à parler [leur langue] entre eux, ce qui fait qu’on ne les comprend pas forcément ». Est-ce fait exprès ou est-ce par simple habitude ? Elle ne le sait pas vraiment. Elle reconnait qu’ils font cependant l’effort de parler la langue de leur interlocuteur s’il ne comprend pas.

En moins de deux semaines, elle obtenait un travail au Grand-Duché

Depuis maintenant 10 ans, elle est informaticienne au Luxembourg dans une SSII. Laurence, résident à deux pas de la frontière, se déplace principalement en train ; il lui arrive cependant de prendre la voiture « pendant les vacances, car il y a nettement moins de circulation et le trajet est plus rapide qu’en train ».

Elle n’est pas spécialement partie au Luxembourg pour avoir un meilleur salaire ; pour elle, c’était une opportunité comme une autre. Pour dénicher son poste, elle a “simplement déposé son CV sur un site de recherche d’emploi et tout est allé très vite, elle affirme qu’elle “avait passé les entretiens, signé son contrat et avait déjà commencé des premières missions en deux semaines seulement”.

Depuis qu’elle occupe cette place, elle est montée en grade assez rapidement. Actuellement elle gagne envron 4.100 € brut (entre 50.000 et 55.000 € brut par an), en 10 ans les choses ont bien changé, quand elle débutait dans sa nouvelle entreprise, elle gagnait à peu prêt 2.500 € entre 30.000 et 35.000 €. Avec son conjoint, qui travaille également au Luxembourg, “déclarer [leurs] impôts en tant que frontaliers [leur] prend beaucoup de temps, mais cela en vaut la peine ! A [eux] deux, [ils] récupèrent un peu plus de 2000 €”.

« Une journée type comporte 2h30 de trajets, 8h de travail et 1h de pause déjeuner. »

Que d’organisation pour Laurence, qui est mère de famille. Tous les jours, elle se lève à 5h45, part déposer son enfant chez la nourrice et prend le train à Belval-Université, suivi d’un bus depuis la gare du Luxembourg pour arriver vers 8h45 à son travail. Les réunions se succèdent, le travail du jour s’amoncèle, les horaires du soir se succèdent ; elle ne quitte générlement son poste qu’à partir de 18h et arrive chez elle vers 19h30. Ses journées se résument selon elle à « 2h30 de trajets, 8h de travail » et très peu de temps avec sa famille.

Son enfant est scolarisé en France, et grâce à une organisation méthodique entre elle et son conjoint, il n’est pas impacté par le fait que ses parents soient frontaliers. 

Le point noir des frontaliers selon Laurence? Leur froideur dans les transports

Ce qui manque le plus chez les frontaliers selon elle, c’est le « contact humain ». Elle trouve que “dans les transports en communs, les frontaliers sont comme des robots qui ne prêtent aucune attention à ceux qui les entourent”. Et ce quotidien se ressent, “la plupart de ceux qu’[elle] connait reconnaissent en souffrir : fatigue, stress, vie de famille mise de côté. Bref, le rythme de vie d’un frontalier est dur à suivre !”