A 28 ans, Martine, frontalière belge, travaille depuis maintenant 9 ans au Grand-Duché. Après une formation en gestion, elle a débuté comme vendeuse dans un magasin du Luxembourg.

Faute de perspectives d’évolution, elle décide de suivre une formation au Forem (Service public de l’emploi et de la formation en Wallonie) pour changer d’emploi. Elle trouvera ensuite directement un poste en CDI dans le cabinet d’audit et de conseil où elle exerce actuellement le métier de secrétaire.

Alors, comment se passe le travail dans l’une des “Big Four” du Luxembourg ?

Nombreux avantages salariaux et horaires souples

Le package de départ pour une secrétaire est de 2.300 euros bruts avec des tickets restaurants, un 13e mois et un bonus annuel que nous recevons en juillet (si nous avons bien travaillé). De mon côté, précise le jeune femme, grâce à mes évaluations annuelles, j’ai pu négocier un petit plus chaque année“.

Aujourd’hui, en plus de son salaire, ses tickets restaurants, son 13e mois et un bonus annuel qui varie en fonction du travail fourni pendant l’année, Martine a aussi une voiture de société (budget de + ou – 400 euros/mois), une carte carburant (150 euros HTVA) ainsi qu’un téléphone professionnel dernière génération : “Ce qui facilite et embelli mon quotidien” sourit-elle.

Côté horaires de travail : “Nous n’avons pas un horaire imposé, explique Martine. Nous devons juste être présents 40 heures semaine. Bien sûr, il faut être là la journée et commencer à des heures normales et terminer à une heure tout aussi normale” précise-t-elle.
C’est donc elle qui organise son emploi du temps, ce qui lui permet d’être moins stressée dans les bouchons ou parfois de partir plus tôt pour un rendez-vous chez le médecin : “Ensuite, nous récupérons ces heures en travaillant 1h de plus le lendemain“.

“Énormément de nationalités différentes ici”

Pour cette jeune célibataire qui vit en couple en Belgique, travailler au Luxembourg lui a permis de s’ouvrir “à de nouveaux horizons, de découvrir une population différente“.

D’ailleurs, rien que sur son lieu de travail, elle est amenée à travailler régulièrement avec des collègues qui viennent d’un peu partout : “Il y a énormément de nationalités différentes ici et c’est très agréable de découvrir les différentes cultures“.

Si ses collègues directs sont essentiellement Belges ou Français, elle côtoie aussi régulièrement “des Allemands, des Luxembourgeois, des Italiens, des sud et nord africains, des Américains, des Philippins, des Mauriciens, etc. Bref, beaucoup de nationalités différentes. C’est très enrichissant !“.

Et l’ambiance est bonne. Son équipe est jeune et dynamique et le courant passe bien : “J’ai vraiment trouvé le métier qui me correspond. J’ai su directement me faire une place. Le travail que je dois fournir est très enrichissant et intéressant. Il y a également une bonne ambiance de travail ce qui rend les journées plus agréables“.

Au Luxembourg, c’est plus “carré”, moins “brouillon” qu’en Belgique

Si Martine n’a jamais travaillé en Belgique, elle a eu l’occasion d’en discuter avec certains de ses amis et cela ne lui a pas du tout donné envie : “Il y a avant tout une différence au niveau de la gestion du travail, explique-t-elle. Il me semble qu’au Luxembourg, les procédures sont plus carrées. C’est moins brouillon. En Belgique, à entendre parler mes compatriotes y travaillant, ça part plus souvent dans tous les sens…“.

Et puis, Martine apprend beaucoup de choses dans son métier : “je ne pense pas pouvoir trouver cette satisfaction en restant en Belgique“.

40.000km/an : les bouchons, “c’est pas si embêtant”

Cette jeune secrétaire, qui habite à environ 75km de son lieu de travail, en Belgique, fait le trajet tous les jours jusqu’au Luxembourg, avec sa voiture de société, soit environ 40.000km/an.

Lorsqu’on lui parle de bouchon, elle est plutôt philosophe : “en règle générale, ce n’est pas si embêtant.. Je pense que je m’y habitue. Et puis, j’aime bien cette coupure qu’il y a entre le travail et la maison. Ça me donne le temps de déconnecter“.

Elle avoue cependant que cela peut être pesant parfois : “lorsque la fatigue s’installe et que l’hiver est bien présent dans nos régions, j’avoue avoir beaucoup moins de patience qu’en été. Et puis il y a des périodes où les gens sont vite surpris par le brouillard, le verglas ou la pluie, donc les accidents sont beaucoup plus présents sur les autoroutes et cela crée d’énormes bouchons. Mais le plus de temps que j’ai mis pour arriver au bureau était de 4h45, c’était en hiver il y a 3 ans je pense… Là, je suis passée par toutes les humeurs…“.

Finalement, même avec la distance la séparant de son lieu de travail, Martine a trouvé son rythme et trouve le temps de profiter de sa vie en dehors de son emploi : “Nous arrivons encore à sortir les soirs quand je rentre du bureau pour aller manger au restaurant ou au cinéma. Mon conjoint (…) et moi avons des vies très actives entre le travail, le sport, les amis et la famille. C’est une question d’organisation !“.

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