“C’est un véritable carnage ces derniers temps : des retards en pagaille, des trains bondés et toujours sans explication !“. Pierre a 29 ans, il est contrôleur de gestion dans le secteur bancaire au Luxembourg et il prend le train tous les jours depuis septembre 2008.

“En toute honnêteté, c’est une période vraiment délicate ces dernières semaines. Il y a eu plus de problèmes et plus de retards qu’habituellement. Je l’ai remarqué en discutant avec des amis et collègues qui eux aussi prennent le train” explique-t-il.

Agacé par tous ces retards répétés, il décide fin octobre, de les répertorier et de les envoyer à la SNCF et au Conseil régional, accompagné d’un courrier réclamant des informations et une indétermination.

“Je me suis dit que produire ce tableau ne me prendrait pas beaucoup de temps et le compléter quotidiennement non plus. C’est sans doute une déformation professionnelle, plaisante-t-il. Chaque jour, je notais tous les retards, puis en soirée, je m’aidais d’internet et des textes de loi pour rédiger mon courrier“.

La lettre qui accompagne les tableaux récapitulatifs des trajets du mois, ne se veut pas méchante, mais vise à obtenir des réponses. Outre, les retards répétés, elle soulève aussi d’autres dysfonctionnements, comme l’envoi des notifications par SMS par exemple.

223 minutes de retard cumulées sur un mois !

Pierre prend le train à Uckange (ou Hagondange, selon les jours), à 6h53 ou 7h18 et repart de la gare de Luxembourg avec le 18h16 ou le 19h15. S’il est bien conscient que les tranches horaires entre 6h/8h et 16h/19h sont les plus fréquentées et que le moindre grain de sable a des répercussions exponentielles sur le reste du trafic, la situation devient vraiment épuisante.

Sur les 40 trajets réalisés au mois de novembre, Pierre note ainsi pas moins de 32 retards (20 à l’aller et 12 au retour). Ce qui correspond tout de même à 152 minutes de retards cumulés à l’aller et 71 minutes au retour ! Soit, plus de 3h40 perdues à attendre son train !

Pour décembre, ce n’est pas mieux, puisque sur les 24 trajets effectués (répertoriés jusqu’au 17 décembre), Pierre dénombre déjà 18 retards et c’est sans compter la grève du 5 décembre…

À chaque fois, les raisons sont diverses et variées… quand il y en a (!) : attente d’un membre du personnel, problème de suspension hydraulique, une seule rame au lieu de deux, voie erronée, train supprimé, membre du personnel absent pour cause de maladie, etc.

Pierre dénonce également la fréquence insuffisante des trains et des arrêts aux différentes gares : “Pour moi usager d’Uckange, comme pour ceux de Woippy, voire Maizières, il y a un cruel manque de trains aux heures de pointes. Parfois on attend 25/30 minutes entre deux trains le matin et le soir, il y un train à 18h30 puis à 18h40 et ensuite un trou jusque 19h15. Augmenter la fréquence des arrêts me semble indispensable” conclu-t-il.

En espérant que le cadencement des navettes ferroviaires prévu pour 2016, qui veut augmenter le nombre d’arrêts quotidien et améliorer la desserte, améliore un peu la situation…