Originaire de Hesse (dont l’une des principales villes est Francfort), je vis depuis plus de 20 ans dans un village près de Trèves, à quelques kilomètres de la frontière luxembourgeoise.

Je suis venue à Trèves comme étudiante. La ville et la région m’ont tout de suite plu, j’ai fait la connaissance de beaucoup de mes amis, certains en France ; j’y ai rencontré l’homme qui allait devenir mon futur mari, et qui est natif de la région. Après mes études, en 2001, quand j’ai commencé à chercher un emploi, mes amis français du Pays des trois frontières m’ont parlé des opportunités professionnelles qui existaient au Luxembourg, dans le secteur financier notamment. À l’époque, les banques allemandes cherchaient des employés germanophones.

Incertitudes pour l’emploi

J’ai rapidement trouvé un travail et exercé divers emplois, au sein de banques allemandes. Je travaille actuellement dans le département back-office d’un établissement allemand situé au Kirchberg. Je gagne entre 2.000 et 3.000 euros nets, sans compter certains avantages (bonus, 13ème mois…).

Depuis la crise, la situation de l’emploi et l’ambiance ont beaucoup changé. Certaines banques ont décidé de fermer leurs activités et de se replier sur l’Allemagne. Chez nous, le risque existe et les gens craignent fortement pour leur avenir. Moi-même, j’ai contracté un crédit pour notre maison ; et perdre mon job serait financièrement catastrophique.

D’un autre côté, étant donné la routine et la pression actuelle du rythme de travail, je me dis qu’un plan social me permettrait peut-être de passer plus du temps avec ma famille, et plus spécialement de m’occuper de mes parents âgés.

On ne sait pas de quoi l’avenir est fait. Et à 46 ans, je ne suis pas si sûre de retrouver un travail aussi facilement, dans la banque ou dans un autre secteur. Travailler auprès d’une administration luxembourgeoise serait une possibilité.

Rester malgré tout

J’aime le Luxembourg pour son côté international et multiculturel. Le pays est aussi connu pour ses salaires plus élevés et son imposition moindre. J’ai cependant fait le choix de rester en Allemagne, pour des questions avant tout familiales mais aussi financières.

J’ai appris le Luxembourgeois pendant quatre ans, parce que c’est la langue du pays dans lequel je travaille. Je parle aussi l’anglais et le français couramment. Je compte également un certain nombre de connaissances en Lorraine. Durant mes loisirs je viens aussi très régulièrement au Grand-Duché, pour faire du shopping, me promener pour y retrouver mes amis, pour aller au cinéma ou faire des sorties culturelles.

Aussi, quel que soit l’avenir dans le secteur financier, quelle que soit ma situation professionnelle future, je compte bien continuer à profiter des avantages qu’offrent les deux pays, et plus généralement la Grande Région.