Véronique, 50 ans et Jean, 48 ans sont tous les deux opérateurs de production au Luxembourg. Ne trouvant pas d’emploi en France, ils se sont tournés vers le Grand-Duché pour travailler.

Travailler au Luxembourg est très valorisant

Pour eux, trouver un travail au Luxembourg a été relativement simple. Ils se sont inscrits dans une agence intérimaire et ont obtenu, par hasard, chacun un poste identique, mais dans deux entreprises différentes.

Véronique nous raconte avec enthousiasme, qu’elle n’a fait que postuler dans une agence interimaire pour décrocher son CDI :  « Ce fut très simple et très rapide, en deux jours j’étais déjà en poste. Je n’ai pas eu besoin de faire de démarches particulières ».

Le couple qui habite à Longwy, n’a qu’une trentaine de kilomètres à parcourir pour arriver sur son lieu de travail.

L’actuelle opératrice était « agente de qualité » en France avant d’occuper son poste au Luxembourg. Pour elle, le salaire luxembourgeois est bien meilleur que celui de l’Hexagone. Elle affirme que « même les petits salaires d’ouvrier au Luxembourg sont toujours plus avantageux qu’en France ». Puis, elle nous confie qu’elle a également une prime de fin d’année et divers cadeaux (anniversaire, Noël, Pâques etc). Pour elle, travailler au Luxembourg est très valorisant.

Pour Jean, le parcours est un peu différent, puisqu’il a été licencié de son poste en France, après 22 ans d’ancienneté. Comme il ne retrouvait pas de travail, il s’est tourné vers le Luxembourg, en s’inscrivant dans une agence interimaire. Mais le passage de la frontière n’est pas forcément une bonne chose pour tous les salaires : « Pour ma part je gagne moins que mon ancien poste en France car j’occupe actuellement un poste à responsabilités moindres », explique-t-il. Cela dit, il bénéficie tout de même d’un 13e mois et d’une prime de participation aux bénéfices.

« En prenant de l’âge cela n’est pas évident »

Véronique est habituée par son rythme de travail au Luxembourg depuis 12 ans, alors que son mari n’y est que depuis 3 années. Bien qu’expérimentée elle avoue « qu’il faut toujours être au top de sa forme, être toujours plus productif car l’exigence est élevée et la moindre faiblesse peut nous coûter notre emploi ».

Pour Jean le changement de poste ainsi que de rythme n’est pas facile à vivre : « il n’y a pas de RTT (Réduction du Temps de Travail) et je passe plus de temps au boulot qu’à la maison. Contrairement à mon épouse, qui elle a l’habitude du rythme de travail Luxembourgeois, j’ai un peu de difficulté à m’adapter à ce rythme plus soutenu n’ayant jamais travaillé au Luxembourg auparavant ».

« Le métier d’ouvrier est considéré comme un emploi de basse échelle »

Leurs journées se ressemblent. Elles démarrent par une « mise en route de la machine sur laquelle [ils] travaillent, démarrage de la production et contrôle des premières pièces produites pour détecter d’éventuelles anomalies et enchaînement sur la production pendant 8 heures ».

Tous deux s’entendent bien avec leurs collègues et n’ont pas de problème particulier. L’opérateur nous déclare : « nous sommes en majorité des Lorrains. Cela s’explique par le fait qu’au Luxembourg le métier d’ouvrier est considéré comme un emploi de basse échelle et est donc occupé par les étrangers ». Pour eux, savoir parler le luxembourgeois n’est pas nécessaire, mais des notions d’anglais sont à connaître « par rapport aux pièces [qu’ils reçoivent] vu que quasiment tout est en anglais dans les usines ».

A l’avenir, Jean espère « décrocher un CDI dans la même société, si possible ». Quant à Véronique, elle nous avance qu’il « n’y a pas de perspectives d’évolution dans [son] usine mais cela ne [la] dérange pas car [elle] aime mon travail ». L’esprit plutôt positif, ils projettent donc de poursuivre leur travail au Luxembourg.