Selon les chiffres que Le Figaro s’est procuré, 20.372.785 flashs ou messages d’infraction (MIF) ont été émis par les appareils sanctionnant les vitesses excessives et par ceux installés aux feux rouges, contre un peu plus de 19 millions en 2013, soit une augmentation de 7%.

Une augmentation en partie liée à un parc de radars plus important qui est passé de 4097 à 4123 en un an.

La part de «grandes» infractions à la vitesse est en diminution constante.

Ces millions de données brassées chaque année par les ordinateurs révèlent une tendance durable encourageante. La part de «grandes» infractions à la vitesse (excès supérieurs à 20 km/h) est en diminution constante depuis 2003, date de déploiement des radars automatiques. Le taux qui était de 11,45 en 2004, de 9,49% en 2005 a dégringolé à 5,90% en 2014.

Tous les flashs ne se transforment pas en PV, mais certains passent les frontières.

12,56 millions d’avis de contravention ont ainsi été envoyés, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2013. Parmi eux, 1,53 million d’avis de contravention ont été adressés à l’étranger, à la suite de la mise en place des échanges avec de nouveaux pays partenaires (Allemagne et Pays-Bas).

A l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de base légale au Luxembourg concernant l’échange d’informations sur les infractions routières, d’ailleurs le 6 mai 2014 la Cour de Justice de l’Union Européenne a annulé la Directive communautaire 2011 destiné à cette fin1. Néanmoins, l‘arrêt de la Cour de justice du Grand-Duché ne remet pas en cause les échanges de données et coopérations qui existent déjà entre le Luxembourg, la France, la Belgique, l’Allemagne et même avec la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Cela signifie que les frontaliers n’échapperont pas aux contraventions, s’ils ne respectent pas les règles du code de la route dans les pays voisins. 

La différence entre le nombre de flashés et celui des contraventions s’explique par des photos parfois de mauvaise qualité et traitées par le centre de Rennes, par des plaques illisibles sur le cliché et aussi par le nombre d’étrangers qui échappent encore à toute poursuite en l’absence d’accord d’échanges d’informations avec la France.

Au Luxembourg

Ce sont 20 radars fixes et 6 radars mobiles qui vont être installés sur les routes de Luxembourg, visant tout particulièrement les excès de vitesse, mais aussi par la suite, le non-respect d’un feu rouge, des distances de sécurité ou encore le fait de circuler sur des voies réservées à d’autres usagers. 
Tous les véhicules sans distinction quant à leur pays d’immatriculation sont concernés. L’installation de ces dispositifs vise surtout à ralentir le trafic aux endroits sensibles du réseau routier. Des emplacements ont été proposés, suite à une analyse approfondie des accidents au Luxembourg. 
Pour rappel, le vote de la loi est prévu avant les vacances d’été 2015, pour une mise en place des premiers radars en fin d’année. 

1 L’échange d’informations visé par cette Directive concerne huit infractions routières : l’excès de vitesse, le défaut de port de ceinture, le défaut de port du casque, le franchissement d’un feu rouge, conduite en état d’ébriété, la conduite sous l’influence de drogues, la circulation sur une voie interdite ainsi que l’usage d’un téléphone portable (ou de tout autre équipement de communication) au volant. Cette Directive reste applicable jusqu’à l’entrée en vigueur d’un nouveau texte communautaire jusqu’au 6 mai 2015.

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