Aurore a bientôt 40 ans, elle habite à quelques kilomètres de la frontière côté français et se gare quasiment tous les jours au P+R de Frisange pour prendre le bus 172 qui l’emmène au centre-ville de Luxembourg.

Le problème, c’est que le P+R de Frisange est pris d’assaut le matin et souvent après 8h il n’y a plus une place de libre. Les frontaliers se débrouillent donc comme ils peuvent pour trouver une place où se stationner, mais la police ne manque aucune occasion pour verbaliser ceux qui ne sont pas parfaitement dans les clous…

49€ alors que je ne gênais personne…

“J’ai eu un PV de 49€ parce que je n’étais pas sur une place délimitée, explique Aurore. Il n’y avait plus aucun stationnement de libre sur le P+R et pourtant, là où je me suis mise, je ne gênais personne“.

“C’est bien beau d’inciter les frontaliers à utiliser les transports en commun pour venir au Luxembourg, poursuit Aurore, il y a beaucoup de moyens qui sont mis en place et c’est très bien. Mais si derrière on se fait verbaliser, ça ne va pas du tout ! Je trouve qu’il est normal que certains stationnements soient interdits, comme les places réservées aux bus par exemple ou encore devant les habitations, je le comprends parfaitement. Mais la police pourrait quand même faire preuve de tolérance pour les véhicules qui sont sur le P+R et qui en plus ne gênent ni la circulation ni les piétons ! “.

Autant prendre ma voiture et me garer en ville sans payer, ça coûterait moins cher !

Aurore, qui se soucie de l’écologie, explique que c’est tout de même un effort de prendre le bus et que ça rallonge son temps de trajet : “C’est toute une logistique puisque je prends ma voiture pour aller jusqu’au P+R, soit environ 10 minutes quand il n’y a pas de bouchon, puis le bus pendant 30 ou 40 minutes en fonction de la circulation et ensuite encore 15 minutes de marche pour arriver à mon travail“.

“Au final, avec ces histoires de PV, parfois je me dis que plutôt que de prendre le bus et me retrouver avec un PV de 49€ à payer, j’aurais autant à prendre ma voiture et me garer près de mon travail. En plus, si je ne paye pas le stationnement, je n’aurais un PV que de 24€ ! C’est n’importe quoi, ça n’incite pas du tout les frontaliers à utiliser les transports en commun !“.

Un peu plus de tolérance de la part de la police ?

Au final, Aurore veut surtout se faire entendre et compte bien écrire un courrier au Ministre du Développement Durable et des Infrastructures, mais aussi aux bourgmestres de Luxembourg et de Frisange pour leur demander un peu de tolérance.

Elle espère que le Ministre, qui prône l’utilisation des transports en commun, pourra peut-être faire quelque chose à cette situation : “Je ne suis pas seule dans ce cas et beaucoup d’autres frontaliers se plaignent de ne pas trouver de place les matins. Peut-être pourrait-il y avoir un peu plus de tolérance de la part de la Police Grand-Ducale ? Un agrandissement du parking me paraît plus difficile, mais qui sait…” conclut-elle.