Actuellement en plein débat public, le projet A31 Bis envisage l’installation de péages sur certains tronçons dans deux de ses trois scénarios. Pour quelles raisons, combien cela va coûter aux automobilistes ?

Le coût du projet A31 Bis est évalué à 1,1 et 1,4 milliard d’euros selon les différentes variantes d’aménagement. Il prend en compte les estimations des différentes options envisagées pour le tracé entre Gye et la frontière luxembourgeoise, mais aussi la mise en œuvre des protections phoniques, les aménagements, etc.

Deux manières de financer l’A31 Bis

Afin de financer ces infrastructures, il existe deux possibilités. Le recours aux crédits publics (participations financières de l’Europe, de l’État, des collectivités territoriales, etc.) et/ou une contribution de l’usager, notamment par le biais d’un péage.

Dans le dernier cas, cela s’appelle une mise en concession autoroutière, c’est-à-dire que l’État confie la réalisation de l’infrastructure à un tiers qui s’occupe du financement, de l’entretien et de l’exploitation.

Dans le cas de l’A31 Bis, le maître d’ouvrage explique dans son dossier que le montant du projet rend difficile son financement uniquement sur crédits publics, en raison “des contraintes budgétaires qui pèsent sur l’État et les collectivités locales et de la nécessité d’inscrire le projet dans un calendrier raisonnable de réalisation au regard des perspectives de saturation de l’autoroute actuelle”. C’est pourquoi une contribution de l’usager est envisagée.

L’objectif étant de trouver un équilibre entre le niveau de péage pouvant être raisonnablement demandé à l’usager et le montant mobilisé par les pouvoir publics.

Trois scénarios, dont deux payants

Trois scénarios de financement avec des dates de mises en service très différentes sont étudiés. En simplifiant, il s’agit en fait de savoir si les automobilistes préfèrent un résultat rapide mais payant, ou alors un résultat dans plus de 20 ans, gratuit.

1. Scénario “Concession réduite”

Mise en service de l’ensemble de l’itinéraire envisagé dans 22 ans après la déclaration d’utilité publique du projet, c’est-à-dire vers 2041, avec notamment le tronçon entre la frontière luxembourgeoise et Fameck gratuit.
Cliquez sur l’image pour voir l’ensemble de la Concession réduite.

 

2. Scénario “Concession partielle”

Mise en service de l’ensemble de l’itinéraire envisagé 11 ans après la déclaration d’utilité publique du projet, c’est-à-dire vers 2030, avec cette fois, le tronçon entre la frontière et Fameck payant.
Cliquez sur l’image pour voir l’ensemble de la Concession partielle.

3. Scénario Concession étendue”

Mise en service de l’ensemble de l’itinéraire envisagé 6 ans après la déclaration d’utilité publique du projet, c’est-à-dire vers 2025 et le tronçon entre la frontière et Fameck payant.
Cliquez sur l’image pour voir l’ensemble de la Concession étendue.

Environ 1,70-1,80€ entre Fameck et la frontière luxembourgeoise

Selon la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), s’il y a mise en place de péages, les prix seront inférieurs à ce qui existe ailleurs. Il faudra compter environ 1,70€ – 1,80€ pour aller de Fameck au Luxembourg.

Dans deux des trois scénarios, la liaison A30/A31 pourrait coûter 12,7 centimes d’euros par kilomètre (hors taxe) et la section Nord de Thionville pourrait être à 6,3 centimes d’euros par kilomètre (hors taxe).

Cela dit, ces tarifs ne sont que des estimations et les niveaux définitifs des péages ne seront arrêtés que lors des résultats de l’appel d’offres pour la désignation du concessionnaire.