Au début, il y avait beaucoup de curieux, des sceptiques, dont nous faisions partie, et quelques adeptes. À la fin des deux heures de show, les mots ne manquaient pas pour qualifier l’expérience qui venait d’être vécue. « Bouleversant», « incroyable», « inexplicable » , le spectacle de Messmer, l’hypnotiseur canadien qui était de passage à la Rockhal vendredi, a littéralement rendu fous les 2500 personnes qui avaient rempli l’enceinte. Retour sur une folle soirée.

On a tous déjà entendu parler de Messmer. On a tous au moins vu une de ses apparitions sur des plateaux d’émissions de divertissement. C’est le cas de Stéphanie, une jeune fille de 21 ans qui était assise à côté de nous et qui a vécu l’expérience. Nous l’avons suivi tout au long de la soirée. « J’étais assez perplexe avant de venir, j’avais vu des interventions de Messmer à la télévision mais je n’y croyais pas vraiment » explique-t-elle.  Mais en live, c’est différent. Les préjugés et les soupçons de trucage s’évaporent pour laisser place à un sentiment de stupéfaction face à la réalité des faits. Le spectacle, entièrement interactif, débute par un test de réceptivité pour déterminer quelles personnes du public pourront vivre l’expérience.

Endormis par un regard

Nous sommes tous invités à nous tenir droits, assis, en joignant nos paumes de mains au-dessus de nos têtes. Très vite, autour de nous, les mines de certaines personnes changent, au rythme des instructions et de l’envoutante voix de l’hypnotiseur. Certaines personnes sont bloquées au moment de séparer leurs deux mains. Elles sont réceptives. Messmer les invite à monter sur la scène pour finaliser le processus, valider leur réceptivité et choisir ses victimes de la première partie de soirée. Il s’agit d’une vingtaine de personnes qu’il approche lentement et que d’un regard, d’un geste derrière la nuque, il fait tomber comme des mouches sur la scène, sous les yeux ébahis du public.

À leur réveil, les « cobayes » sont totalement sous l’emprise du fascinateur qui les fera passer par différents états, de la joie à la peur. Certains seront transformés en bébé, d’autres perdront une jambe lors d’un crash d’avion ou affronteront Apollo Creed dans un remake du film « Rocky ». Tous agiront comme si leur corps n’était plus en leur possession en adoptant des attitudes invraisemblables. Et tout au long de la soirée s’enchaîneront des épisodes de prise contrôle toujours plus délirants. Au total, une quarantaine de personnes vivront l’expérience sur scène, en plus de celles qui seront stimulées dans le public lors des différents tests de réceptivité.

« Il faut le voir pour le croire »

Pendant un de ces tests, Stéphanie a été endormie à distance. Pendant une dizaine de minutes, elle était dans un état de somnolence difficile à décrire. « C’est une expérience assez étrange et difficile à expliquer car je pouvais entendre tout ce qu’il se passait autour de moi mais il m’était impossible d’ouvrir les yeux ou de bouger. C’est comme si tous mes muscles étaient paralysés. Ensuite, au décompte de Messmer, nous pouvions ouvrir nos yeux et progressivement bouger jusqu’à retrouver notre état normal. Quand j’ai réalisé ce qu’il s’était passé, j’étais sous le choc » raconte-t-elle.

Mais la jeune fille n’était pas au bout de ses peines. Plus tard dans la soirée, elle sera une nouvelle fois sous le contrôle de l’infernal Messmer, qui la fera se lever de son rang pour commencer à danser sans retenue au milieu du public. « Je pense réellement que l’hypnose n’est pas une arnaque. C’est selon moi une science que certaines personnes maîtrisent à la perfection. Il faut vraiment le voir ou l’avoir vécu pour y croire, c’est vraiment impressionnant » conclut-elle. Le spectacle se terminera par les salves d’applaudissements d’un public presque unanimement convaincu, pour récompenser une performance à la fois éblouissante et excitante.

Y. B.