Vous avez déjà été interpellé en sortant du travail par un individu désireux de vous vendre des stupéfiants ? Vous avez déjà remarqué qu’au plus tard vous quittez votre bureau, au plus vous remarquez de filles légèrement vêtues sur le trottoir ? Ce n’est pas un hasard : le trafic de drogues et la prostitution représentent les deux pans les plus importants de l’économie souterraine au Grand-Duché. Mais dans quelle mesure exactement ?

 C’est ce qu’à voulu découvrir le Statec en publiant une étude sur l’impact que ces deux secteurs d’activités illégaux ont sur le produit intérieur brut (PIB)du Luxembourg. Un impact faible mais néanmoins significatif…

Qu’appelle-t-on au juste économie illégale ?

Les activités économiques dites illégales regroupent les transactions financières effectuées entre parties prenantes consentantes, bien qu’étant interdites par la loi. Au niveau européen, elles concernent en priorité la production et le trafic de drogues, la prostitution, la contrebande d’alcool ou encore celle des produits liés au tabac.

Concernant le Luxembourg, les chiffres avancés par le Statec ne concernent que le trafic de drogues et la prostitution, l’impact des autres branches de cette économie souterraine sur le PIB étant négligeables au Grand-Duché.

Près de la moitié des trafiquants de drogues sont des résidents

Si l’étude nous apprend que la culture de drogues du type cannabis ou champignons hallucinogènes ainsi que la fabrique de drogues de synthèse sur le territoire national sont minimes, il en va tout autrement en ce qui concerne les marges commerciales effectuées via le trafic de stupéfiants à proprement parler. Au total, le Statec estime que le trafic de drogues représente 0.02 % du PIB.

Dans le même temps, les services chargés de réprimer le trafic – à savoir les douanes et la police – estiment que près de la moitié des trafiquants qui alimentent le marché sont des résidents. L’étude précise aussi que les drogues les plus courantes sur le marché luxembourgeois sont l’héroïne, la cocaïne, le cannabis et l’ecstasy, importées en masse des Pays-Bas et, dans une moindre mesure, depuis la Belgique.

Avec 0.21 %, la prostitution a un impact plus fort que la drogue sur le PIB

Au Luxembourg, la prostitution n’est pas interdite à partir du moment où elle concerne une personne majeure, l’exerçant de son plein gré et pour son propre compte. Toutefois, le proxénétisme et les troubles sur la voie publique générés par l’exercice de la prostitution sont quant à eux réprimandés.

Le Statec estime que l’activité lié à la prostitution s’élève à 0.21 % du PIB, soit un pourcentage sept fois plus important que celui imputable au trafic de drogue (0.02%) Cette tendance s’explique notamment par la réduction de la consommation d’héroïne ces dix dernières années : cette dernière est en effet la drogue dont le trafic a l’impact économique le plus important de par son nombre de consommateurs et son coût élevé.