Changer de carte SIM dans le train, se balader constamment avec deux téléphones (en général un normal, et un médiocre), ne pas répondre aux appels par peur du prix si on décrochait, avoir constamment un hors-forfait qui s’ajoute à notre facture habituelle… ça ne vous rappelle rien ? Chaque frontalier a eu à faire à un ou plusieurs de ces cas de figure pendant plus ou moins longtemps. Même si des alternatives valables sont apparues, le roaming ou l’itinérance empoisonne toujours la vie quotidienne de milliers de frontaliers.

 

Une lueur d’espoir venant de la Commission

Cela fait environ 10 ans que la Commission s’est attaquée au problème des frais engendrés par l’itinérance ; après de longues années de discussion il a finalement été décidé de supprimer définitivement le roaming en juin 2017. Pendant ce laps de temps, les prix devaient baisser chaque année un peu plus ce qui a effectivement été le cas par exemple en 2016 (un appel sortant passait de 19 centimes la minute à un simple surcoût de 5 centimes la minute en plus du tarif national). C’est d’ailleurs dans cette optique que le projet de loi avait été fait, à savoir, obliger les opérateurs à abolir le roaming pendant 90 jours (pas plus de 30 consécutifs) ; c’est justement ce projet qui a été abandonné avant même de voir le jour.

 

Libéralisation trop forte : une des raisons du blocage

La raison la plus crédible qui expliquerait ce renoncement passager serait une trop grande libéralisation du marché ; en abolissant le roaming, une personne pourrait parfaitement souscrire à une offre plus avantageuse dans un autre pays que le sien mettant ainsi en péril le marché local. Ce sont donc les opérateurs européens qui auraient fait pression afin de repousser encore une fois les étapes conduisant à l’abolition totale de cette pratique.

La Commission planche sur des moyens permettant de contourner le problème notamment grâce au nombre de jours limites en précisant toutefois que les frontaliers (qui dans ce cas de figure seraient extrêmement désavantagés comparé à un voyageur occasionnel) ne seraient pas concernés par cette régulation.

 

En apparence, l’abolition du roaming semble être maintenue…

Afin de clarifier la situation et de calmer les critiques, Alexander Winterstein, porte parole adjoint de la Commission, a déclaré lors d’une conférence de presse que le roaming serait bel et bien aboli en juin 2017 et que le projet de loi avait été retiré par simple souci de faire mieux sans préciser les changements qui seraient faits pour l’améliorer.

 

… Sous quelles conditions et à quelle date ?

Reste à savoir si la Commission atteindra les objectifs de départ sans repousser sans cesse la date butoir de la suppression car le casse tête entre la pression des opérateurs téléphoniques et la volonté des consommateurs européens est loin d’être résolu.