Lors de la visite officielle de François Hollande au Grand-Duché de Luxembourg, la bonne entente entre les deux pays a été soulignée et Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg a rappelé durant la conférence de presse conjointe des deux hommes, qu’actuellement, plus de 80.000 travailleurs frontaliers français traversent la frontière chaque jour pour aller travailler au Luxembourg, que quelque 40.000 français y habitent (deuxième communauté du Luxembourg).

Plusieurs sujets ont été abordés lors du déjeuner de travail qui a précédé la conférence de presse, que ce soit au niveau régional, national, bilatéral ou européen, même si aucune véritable annonce n’a été faite.

Fermer Cattenom ferait “très plaisir” au Luxembourg

Le Premier ministre a cependant abordé la question de Cattenom, en expliquant au Président qu’un problème à Cattenom, n’était pas qu’un problème français, mais que le Luxembourg risquait d’en souffrir. Pour Xavier Bettel, le Luxembourg reste préoccupé tant que cette centrale sera ouverte :

Comme il y a une volonté de fermeture de certaines centrales, vous comprendrez monsieur le Président, que si le choix se portait sur Cattenom vous feriez très plaisir à votre voisin luxembourgeois“.

À ce sujet, François Hollande précise que la France compte réduire la production d’électricité d’origine nucléaire à 50 % d’ici 2025, mais qu’aucune décision n’avait encore était prise quant aux noms des centrales concernées par une éventuelle fermeture.

Esch-Belval : il faut un même ensemble des deux côtés de la frontière

Au sujet de Esch-Belval qui s’est construit sur une friche industrielle, le Président français a affirmé sa volonté d’avoir le même prolongement de l’autre côté de la frontière, où le numérique prendra une place importante, avec des logements et des bureaux, de manière à avoir la même unité sur les deux territoires. La France veut que cela se mette en place “dans les délais les plus rapides“.

Relancer l’A31 bis

Pour avoir une unité, il avoue cependant qu’il faut avoir les infrastructures pour que la liaison se fasse bien et ce sera l’objet de la Commission intergouvernementale qui se tiendra en mai, pour progresser sur les infrastructures ferroviaires et routières. D’ailleurs, la relance de l’A31 bis est aussi une “condition indispensable pour avoir un trafic moins engorgé qu’actuellement entre Thionville et la frontière“, a précisé le François Hollande.

La question de la fiscalité sur le tapis

Suite à une question d’une journaliste française concernant l’évasion fiscale, le Premier ministre luxembourgeois a rappelé que le Luxembourg était en évolution et que l’échange de rulings et d’informations fiscales avait été décidé : “on ne veut pas être le gouvernement d’un pays où on peut faire des choses qui ne sont pas autorisées dans d’autres pays (…) il est important qu’il y ait des règles. Le Luxembourg ne bloquera rien“.

D’ailleurs, le Président français a souligné l’effort du Luxembourg et les progrès accomplis ces derniers mois et a même concédé qu’en choisissant l’échange automatique d’informations en 2017, le Luxembourg a même été plus vite que d’autres pays.

Sur le même sujet : photos de l’arrivée de François Hollande au Palais grand-ducal.

Photo : Audrey Laurent