Qui de mémoire, a souvenir d’un tel épisode orageux ? Non pas que les perturbations de ce type soient étonnantes dans nos régions, où le climat les favorise, mais qu’elles soient si intenses et étalées sur une période aussi longue n’a rien de commun.

Pour preuve de ces pluies diluviennes, les inondations qui ont frappé le Luxembourg, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle ces derniers jours : le Mullerthal en particulier au Grand-Duché, les villes de Thionville, Yutz, Metz, Saint-Avold, Amnéville et Villerupt pour ne citer qu’elles, en France.

La gare messine s’est d’ailleurs en partie retrouvée sous l’eau tandis qu’une partie du centre-ville naborien était impraticable et que la clinique de la commune restera fermée une semaine.

Encore lundi à Luxembourg, du côté de Esch, on aurait pu se croire en toute fin de journée sur les coups de 14h quand le ciel s’est assombri juste avant le déluge. Le Grand-Duché était en vigilance jaune, la Moselle en Orange.

A l’heure de rentrer chez soi le soir, les automobilistes ont eu la mauvaise surprise de voir l’autoroute A3 au niveau de Berchem se transformait en un véritable bassin. Résultat: des embouteillages monstrueux, des réseaux secondaires saturés et des frontaliers excédés.

Crédit photo : ITLF

Eddy peut en dire quelque chose, lui qui bosse au Grand-Duché, près de la frontière allemande. “C’était le bordel, à devenir fou. J’ai du prendre la route vers Trèves et revenir par Schengen. Ca m’a pris 4h pour rentrer chez moi.

Pollution atmosphérique et orages

Eh bien, il va falloir s’habituer à sortir muni d’un parapluie selon les météorologues, car ces « passades nuageuses » pourraient se répéter plus fréquemment à l’avenir.

C’est d’ailleurs le propos tenu par le climatologue Robert Vautard, invité de France Inter en fin de semaine passée. Selon ce dernier, les pluies fortes sont en augmentation de 20 % depuis 50 ans, en particulier sur la côte méditerranéenne.

Avec 182.000 impacts de foudre relevés, le mois de mai rentre dans les annales françaises.

L’explication tient à deux facteurs :

  • L’un est purement météorologique : le prévisionniste Etienne Kapikian, également convié sur les ondes d’Inter, explique cette séquence par la confrontation entre la dépression vers la péninsule ibérique et l’anticyclone persistant vers l’Europe du nord. La rencontre entre l’air chaud et humide des sols et l’air frais à plus haute altitude provoque ces ondées.
  • L’autre relève de la pollution atmosphérique : celle-ci entraîne une hausse des températures qui elle rend l’air plus humide et donc l’atmosphère pluvieuse. Autant dire que nous sommes sur la pente ascendante.  

Une amélioration est normalement prévue en milieu de semaine. Pour l’heure, il est conseillé d’éviter les balades en forêt, de s’abriter sous un arbre, d’éviter les activités extérieures à proximité de points d’eau, se signaler immédiatement les départs de feu,  de mettre un k-way dans son sac et de prendre son mal en patience.