Crêpes, sucreries, lampions, chants et monnaies : si la Chandeleur se fête bien le 2 février, elle ne revêt cependant pas la même signification entre la France, le Luxembourg et la Belgique.

En France et en Belgique : entre Antiquité et Chrétienté

Dans les deux pays, la Chandeleur trouverait son origine dans l’Antiquité, dans d’anciennes célébrations que le peuple romain organisait pour le dieu Pan. À cette époque, les croyants parcouraient les rues de Rome en portant et agitant des flambeaux. Pour fêter Pan, on amenait donc de la lumière dans l’obscurité.

Ce lien initial entre cette fête et la lumière est fondamental car sa symbolique accompagnera l’évolution, ou plutôt la christianisation, de cette célébration. Ainsi, en 472 après J.-C., le pape Gélase Ier choisit de transformer cette tradition antique en une fête religieuse de premier ordre : la présentation de Jésus au Temple.

D’autant que le calendrier est idéal : le 2 février tombe précisément 40 jours après Noël et, à l’époque, l’une des traditions juives consistait justement à présenter un nouveau-né 40 jours après la date de la naissance de Jésus. À partir de ce moment, les flambeaux agités dans la rue sont mis de côté au profit de bougies que l’on rapporte chez soi, après avoir été préalablement bénites à l’église. Des bougies ou des… chandelles, qui inspireront son nom à la Chandeleur.

Au Luxembourg, une « journée de la lumière »

Au Grand-Duché aussi, la lumière revêt une symbolique toute particulière. Ici, on ne parle pas de Chandeleur mais de Liichtmëssdag, que l’on pourrait traduire par « journée de la lumière ». Cette fête, dont les premières traces remontent à la période pré-chrétienne, « est aujourd’hui liée au personnage de Saint-Blaise, l’un des 14 saints auxiliaires », nous apprend le site Luxembourg.lu (Saint-Blaise qui se fête justement le lendemain : le 3 février). Réputé pour sa bienveillance, le personnage « protégeait non seulement le bétail, mais aidait aussi contre les maux de gorge, les ulcères et la peste ».

Pour honorer Saint-Blaise, les enfants luxembourgeois, une fois l’école terminée le 2 février, plantaient une bougie en haut d’une tige de bois avant d’aller frapper aux portes des maisons pour demander aux habitants du lard et des petits pois. En échange, ils leur chantaient une chanson traditionnelle : « Léiwer Härgottsblieschen ».

 

 

De nos jours, et pour éviter les accidents, les bougies ont été remplacées par des lampions colorés qui sont illuminés par une ampoule électrique. De même, la tradition a également quelque peu évolué puisque, dorénavant, les petits Luxembourgeois ne vont pas de maison en maison réclamer des petits pois et du lard mais simplement des sucreries voire un peu de monnaie. Un « butin » qui est ensuite équitablement partagé entre les enfants après la balade.

Et les crêpes dans tout ça ?

On aurait presque failli les oublier : deux explications se font concurrence pour justifier la tradition de préparer et déguster des crêpes le 2 février. La première viendrait d’un mythe disant que si un paysan n’utilisait pas le blé excédentaire de sa dernière récolte pour faire des crêpes ce jour précis, alors ce blé serait carié pour toute l’année.

L’autre théorie voudrait que la couleur et la forme de la crêpe soit un rappel au disque solaire et, par ricochet, au retour du soleil donc de la lumière (toujours elle) après la période d’hiver. On serait donc davantage ici sur une fête célébrant les saisons et en particulier l’arrivée du printemps.

Retrouvez-nous sur Instagram :