Un conte d’Andersen

Elles ont trois branches, parfois plus. Les enfants et les ados les font tourner entre leurs doigts, sur un doigt, d’arrière en avant, autour de soi, sous le genou… Ce sont les hand spinners (toupies à main) ou encore les fidget spinners (toupies à tripoter)

Phénomène de mode aujourd’hui, le jouet détrône celui des Pokémon, en vogue l’année dernière.

Pourtant, l’histoire de cette toupie est digne d’un conte d’Andersen. Une Américaine en serait à l’origine, selon nos confrères du Guardian. Catherine Hettinger vit à Tulsa (Oklahoma). Atteinte d’une maladie auto-immune, elle aurait développé cette toupie pour les enfants atteints de troubles de la concentration.

Dans les années 1990, elle en aurait même déposé le brevet. Étant dans une situation financière difficile, elle aurait en 2005 choisi de ne plus renouveler la patente.

Attention aux contrefaçons

Tombé dans le domaine public, les spinners sont désormais disponibles dans des magasins, sur les marchés et via Amazon notamment.

Les prix oscillent entre 2 et 40 euros, selon la qualité et le type du roulement (à billes en acier ou en céramique), la forme et le design (jusqu’à six branches) ou encore la couleur. Et déjà, les autorités mettent les consommateurs en garde contre les contrefaçons.

À l’exemple, au Luxembourg de l’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation, de la sécurité et qualité des produits et services (ILNAS), qui fait savoir que les emballages ne portent ni le label CE (de conformité du produit aux exigences communautaires européennes), ni l’adresse du fabricant ou de l’importateur.

Généralement fabriquées en Chine ou à Hong Kong, les toupies sont régulièrement interceptées par les douanes européennes. En mai dernier, ce sont plus d’un million d’entre elles (pour un poids de 50 tonnes) qui ont ainsi été saisies à l’aéroport de Liège, rapporte le quotidien belge La Meuse.

Des vertus thérapeutiques ?

Le jouet pourrait bien aider à la concentration des enfants hyperactifs, tout comme un stylo que l’on fait tourner sur sa main. Chez les enfants autistes aussi, il améliorerait les capacités de concentration et leur aptitude à communiquer.

Un jouet dangereux ?

Aux États-Unis et en France cependant, des écoles l’auraient banni de leur enceinte, les enfants s’amusant à le lancer sur leurs petits camarades, ce qui n’était pas l’objectif premier du jouet.

Dans les open spaces

Des toupies dans l’open space ? Le phénomène prend de l’ampleur. Auparavant, votre collègue d’en face trépignait incessamment sur sa chaise et agitait son genou. Peut-être faisait-il tourner son stylo d’une main… Seulement, l’autre main étant inoccupée, il perdait facilement sa concentration.

Maintenant, grâce au hand spinner, il est censé être 100% efficace au bureau.

Pas encore confisqué au bureau

Au grand dam des autres collègues, dont l’attention est détournée par ces toupies qui n’arrêtent pas de vriller, ou qui vibrent de manière agaçante lorsqu’elles sont posées sur la table. Pour le moment, elles ne sont pas encore interdites sur le lieu de travail. Mais il se peut qu’elles le soient bientôt, certains salariés pourraient en effet être tentés de passer plus de temps à jouer plutôt qu’à travailler, au risque de recevoir un avertissement, ou d’être licencié pour faute grave.