Combien ont déjà écouté leurs lycéens en pleine discussion téléphonique avec leurs amis ou un titre de tel ou tel chanteur populaire chez les jeunes en ne comprenant qu’un mot sur deux ?

Le vocabulaire des jeunes connectés s’étoffe continuellement et foisonne de formules qui laissent parfois pantois leurs aînés.

Petit florilège d’expressions popularisées.

« Tu connais les bails »

Celles et ceux très à cheval sur la grammaire, ont certainement déjà saigné des oreilles. Pourtant, les « bails » ici n’est pas une grossière erreur grammaticale dont la forme plurielle correcte s’écrirait « baux ». Dans le langage de « la rue » ou dans la bouche des jeunes, « bails » ne désigne pas un contrat de location. « Tu connais les bails » pourrait se traduire par : « Tu sais comment ça se passe ». « Bails » peut également s’employer au sens de « nouvelles » ou de potentielles relations amoureuses ou sexuelles.

« C’est ma gow »

Autrement dit, « c’est ma meuf ». Un terme « à la cool » pour désigner sa petite copine qui provient d’un argot ivoirien, le nouchi.

« Lourd ! »

Une musique qui lui plaît à la radio, une punchline (une phrase choc) bien envoyée, et le voilà qui lâche un « C’est dar ! » ou un « Oua c’est lourd ! ». Evidemment, on ne croule pas littéralement sous le poids de ce que l’on qualifie ainsi. Peut-être qu’un « Stylé ! » vous est plus familier ? Dans les deux cas, une façon de dire que « c’est trop bien. »

« T’es kéblo dans la friendzone »

La compréhension du verlan pour les générations plus agées constitue déjà une épreuve en soi. Problème, évolution oblige, les anglicismes tendent à se répandre. C’est toujours plus hype (tendance, cool) en anglais. Friendzone ou « zone d’amitié » en traduction littérale, qualifie une relation où deux êtres nouent des liens forts jusqu’au jour où l’un d’entre eux développent des sentiments de type amoureux. Problème, l’intéressé l’aime « comme un frère (ou une sœur) » réduisant à néant la formation du couple envisagé par le déçu qui restera donc, dans la friendzone.

« Balec gros »

Le cas nécessite-t-il vraiment une explication ? N’est autre que la contraction d’une formule un peu plus abrupte, « Je m’en bats les c……. »

« On est OKLM zer »

Alors là, bien malin celui qui pourrait prétendre comprendre la formule sans background (contexte). « OKLM » pourrait presque être la transcription en langage SMS de « au calme » s’il ne se lisait une lettre après l’autre (« Okaelm »). Ainsi, quand le jeun’s déclare avoir passé sa soirée « OKLM », il a simplement apprécié un moment « tranquille, posé. »

« Zer » fonctionne lui comme un adjectif rendant plus « puissant » ou plus « stylé » le mot précédent. « On fait un barbeuk zer les gars ? » implique que la tournée des saucisses promet d’être géniale.

« J’ai chillé »

Un nouveau dérivé de la langue de Shakespeare. « To chill »  se détendre, se relaxer, en anglais familier. « On a chillé toute l’aprem » est désormais bien plus compréhensible.

« Comment qu’c’est maggle ? »

Vous l’avez lu et prononcé « magl » dans votre tête, inutile d’affirmer le contraire. Eh bien, vous vous en doutez, c’est faux. « Maggle » pour « ma gueule », sert à interpeller affectueusement une personne sans qu’il n’y ait aucun rapport avec le visage de celle-ci.