Pourquoi le 14 février ?

À Rome, à la mi-février, on célébrait une fête en l’honneur de la louve qui avait recueilli Romulus et Remus, les jumeaux fondateurs de la Ville. En fait de louve, il semble assuré qu’il ne s’agissait pas de l’animal mais d’une prostituée surnommée La Louve

C’est sans doute pourquoi ces cérémonies évoluèrent, de la célébration de la pureté à celle de fécondité, jusqu’à des rites païens plus ou moins proches de la débauche.

Un peu avant le sixième siècle, un pape jugea ces pratiques scandaleuses et prit sous son bonnet de remplacer ces fêtes galantes par la célébration de Saint Valentin.

Mais peut-être que dans l’inconscient collectif, le souvenir persista qu’à la mi-février, les corps exultent… Ajoutez à cela qu’à cette même époque, les oiseaux s’accouplent et vous saurez pourquoi ce moment correspond à une célébration des sens, nimbée de poésie.

Mystérieux Saint Valentin !

Les historiens ne s’accordent pas tous sur son identité. En tout cas on hésite entre plusieurs prétendants. Le plus probable me semble être Valentin de Terni, connu aussi sous le nom de Valentin de Rome, qui vécut au troisième siècle.

À cette époque, pour être saint, il fallait souvent être martyr, et pour être martyr, il fallait avoir déplu à tel ou tel empereur. Valentin n’échappa pas à la règle : il fut décapité sur ordre de Claude le Gothique, qui comme son nom ne l’indique pas était romain.

Le rapport avec les amoureux ? Il semble fort vague. Valentin aurait été emprisonné car il célébrait des mariages, mais quoi de plus normal pour un moine ou un prêtre ? Il aurait miraculeusement rendu la vue à la fille de son geôlier. Et les empereurs n’aimaient pas les miracles, dit-on…

Quoi qu’il en soit, à la fin du quinzième siècle, un pape décida que Valentin serait le « patron des amoureux ». Pourquoi ? Honnêtement, personne ne le sait vraiment. Mais ce mystère n’en fait-il pas tout le charme ?

En conclusion, on pourrait dire que toutes ces explications sont parfaitement contestables, qu’elles sont partiales, qu’elles ne prennent en compte ni l’antiquité grecque ni la culture hindouiste…

Mais quand même, ce Valentin qui rendit la vue à sa belle geôlière et en perdit la tête ne mérite-t-il pas qu’on offre quelques belles roses rouges le 14 février ?

Stanislas Kopinski