Cela fera bientôt deux siècles que la blessure déchire ce pays généreux dont les habitants vous offrent de si belles amitiés, souriantes et sincères !

La faute initiale

À l’indépendance, après la révolution de 1830 contre Guillaume 1er roi des Pays Bas, on choisit le français comme langue officielle de la Belgique. C’est la langue des nobles, la langue des bourgeois, la langue de la Wallonie réputée beaucoup plus riche que la Flandre. Les néerlandophones au nord, les francophones au sud… on garde ses distances.

L’humiliation

Au fil du temps, les Flamands se sentent de plus en plus humiliés, d’autant que nombre d’épisodes dramatiques surviennent, qui contribuent à accroître la rupture entre les deux régions.

• Durant la première guerre mondiale, c’est l’hécatombe pour les Flamands, qui perdent la vie dans les tranchées parce qu’ils ne comprennent pas les ordres des officiers wallons…

• Dans les années 50, les Flamands souhaitent que Léopold III règne. Les Wallons ne veulent pas. De violentes émeutes en Wallonie amènent le roi à abdiquer au profit de son fils, Baudoin Ier.

La Flandre connaît un fort développement économique et dépasse la Wallonie, ce qui renforce le sentiment d’injustice…

• À partir de 1918, les mouvements séparatistes cristallisent l’exaspération.

Les concessions

• En 1930 le néerlandais devient la langue principale à l’université de Gand, qui jusque-là, était francophone.

• À la suite d’un conflit, l’université de Louvain officialise le néerlandais à l’université Leuven.

• De même, la Vrije Universiteit est dérivée de l’Université libre de Bruxelles.

Pourtant, aucune de ces initiatives n’empêche la séparation linguiste du pays en 1962.

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Bruxelles, ma belle

En fait, les Flamands et les Wallons pourraient vivre en bonne intelligence… chacun chez soi. À condition, par exemple, de respecter ce que les Flamands nomment le droit du sol qui oblige les Wallons qui vivent en Flandre à respecter les usages et la langue du pays…

Cependant il y a un lieu où Flamands et Wallons doivent obligatoirement se côtoyer. C’est Bruxelles, la belle, c’est Brussel la capitale bilingue ! C’est donc là qu’éclatent les conflits. Chaque groupe veut ses écoles, ses députés, sa langue ! Faudrait-il construire un mur entre Brussel et Bruxelles pour éviter cet antagonisme permanent ? Pour les Wallons, comme pour les Flamands, amoureux passionnés de la capitale de leur plat pays, c’est parfaitement impensable !

L’impossible divorce

En fait, le seul point où se rejoignent ces adversaires de toujours, c’est leur attachement à Bruxelles, leur affection pour Brussel. Sans elle, ils se tourneraient le dos depuis longtemps. Ils se fâchent à cause de Bruxelles, mais ne divorcent pas à cause de Brussel. À moins que ce ne soit : ils se fâchent pour Brussel, mais ne divorcent pas pour Bruxelles !

Stanislas Kopenski

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