Le confinement ? Exutoire pour certains, l’enfermement pour d’autres. Alexandra, frontalière belge fait partie de ses salariées qui ont profité de la privation de liberté due à la crise sanitaire pour redonner un sens à leur vie professionnelle.

Coincée entre les quatre murs de son appartement de 90 m2 à Arlon, pendant près d’un an, elle s’est questionnée sur ce qui l’attirait au Luxembourg passant en revue les avantages et les inconvénients : « Et puis, finalement, tu te dis que tu veux tout simplement changer de vie ».

Une vie confortable avec 6 000 euros par mois

Alexandra est ingénieure sur un site industriel au Luxembourg depuis 20 ans. Cette jeune femme de 40 ans gagne bien…plutôt très bien. 6 000 euros brut par mois avec quelques avantages en nature comme une voiture de fonction ou encore des primes.

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Elle a acheté son appartement qu’elle vient de finir de payer. Sans enfant et célibataire, elle a eu la chance de voyager, de consommer à « parfois à outrance » pour se faire plaisir et de faire des économies pour pallier aux aléas de la vie.

De nature combative, travailleuse acharnée, Alexandra en a eu un jour « ras le bol » d’être un « bon soldat » rythmant « son quotidien comme un militaire ».

L’annonce à son employeur

Au fil du temps, le directeur qui manage Alexandra est devenu un ami. Mais elle redoutait de lui annoncer sa décision : « Je me suis dit ; que va -t-il penser de mon choix de quitter un emploi bien payé pour une vie plus bohème sans sécurité de l’emploi ? Cette philosophie de vie, ce n’est pas trop dans la mentalité du Luxembourg » souligne-t-elle.

La jeune cadre a été surprise de son ouverture d’esprit et de sa bienveillance : « Si c’est ce que tu as envie de faire alors dans ce cas tu ne dois pas hésiter ». Rassurée, elle pouvait enfin démarrer sa reconversion professionnelle. Mais pour quel métier ?

Ingénieur et maintenant paysagiste

Pour Alexandra, tout a donc commencé par une réflexion personnelle.

Décider de se reconvertir est une chose mais trouver le bon secteur en est une autre. Il faut faire le point sur ses compétences, ses capacités, ses envies, ses objectifs…« J’ai commencé par un bilan de compétences » explique la jeune femme : « J’ai ensuite recherché une formation. A la rentrée prochaine, j’intègrerai si tout se passe bien pour moi l’Ecole nationale supérieure du paysage à Versailles ». Elle se destine à la profession de paysagiste.

Elle quitte le Luxembourg

Elle quittera donc le Luxembourg à la fin de l’année et commencera une formation et une carrière professionnelle en France. Sans regret aucun. « Boulot-dodo-métro, ce n’est plus moi ». Elle débutera sa carrière avec un salaire avoisinant les 2 000 brut par mois. Elle réduira probablement son train de vie : « Je divise mon salaire par trois mais je serai plus heureuse ». Et devra sûrement déménager : « ça ne me fait pas peur ».

Alexandra l’avoue sans ambages : « Je pars du Luxembourg pour mieux, enfin, pour vivre mieux. Une vie qui sera plus en lien avec mes nouvelles aspirations ». Et si le confinement avait du bon !

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