La situation du régime général de pension au Luxembourg est plutôt favorable. D’après l’IGSS, le “régime général de pension se retrouve actuellement dans une position financière plutôt confortable. Les excédents consécutifs ont permis d’accumuler une réserve de compensation qui, au 31 décembre 2015, correspond à 4,37 fois le montant des prestations annuelles, soit bien au-delà du niveau minimal requis“.

Pour la Chambre des Salariés (CSL), cette situation donne “le temps et l’opportunité de réfléchir et d’apporter des réponses à des problématiques plus structurelles et de long terme”.

Lutter contre les discriminations hommes / femmes

Dans son avis sur le système de retraite au Grand-Duché, la CSL constate qu’il existe encore de grosses différences entre les pensions des hommes et des femmes au Luxembourg (taux d’emploi plus faible chez les femmes, temps partiels plus fréquents, écart de rémunération).
La Chambre considère que pour les anciennes générations, un système alternatif de calcul de la pension sur les meilleures années de salaire limiterait les effets négatifs des fluctuations ou interruptions de carrière pour raisons familiales.

Une réserve plus de 4 fois supérieure au seuil fixé par la loi, est-elle vraiment utile ?

La réserve de compensation doit servir à financer les pensions pendant 1,5 ans, en cas de retournement conjoncturel majeur. Or, la CSL relève que lors de la dernière crise économique, cette réserve n’a pas servi et a même continué à croître. Elle suggère donc de la supprimer, voire, au moins de baisser le seuil, afin de gagner en souplesse.
Cela dit, la CSL suggère également que cette réserve serve à prévenir un éventuel choc des cotisations en 2034 (le système actuel serait viable jusqu’en 2033) ou encore utilisée pour financer les investissements et préparer la croissance économique de demain.

Rachat des périodes de formation tout au long de sa vie

Les années d’études prises en comptes dans le système luxembourgeois se situent entre 18 et 27 ans. La CSL suggère de prendre également en compte les formations qui ont été suivies après l’âge de 27 ans (un assuré qui suivrait par exemple, une formation complémentaire) et de donner la possibilité de faire un achat rétroactif de ces périodes d’assurance à partir de 18 ans.

Préserver un système par répartition

Concernant les problèmes de financement, la CSL considère que le système public par répartition et à prestations définies doit être préservé et même renforcé. Il permet par exemple d’adapter les pensions à l’évolution globale des salaires et du coût de la vie, de prévoir une pension minimum, de prendre en compte des périodes non cotisées, mais “complémentaires” comme les études, l’éducation d’un enfant, etc.

Ne pas réduire les prestations

Pour la Chambre, en plus du risque de paupérisation croissante des retraités, limiter trop fortement les montants des retraites aurait un effet réducteur sur la demande des ménages et donc les débouchés des entreprises pour, à terme devenir un frein à l’activité économique.

Financements et périodes d’assurance

La CSL suggère également d’autres solutions financières, comme le déplafonnement des cotisations, une hausse de l’impôt de solidarité pour les personnes morales ou encore l’instauration d’une contribution solidarité vieillissement.

Concernant les périodes d’assurance, la CSL est d’avis qu’il faut favoriser l’emploi des séniors par le biais d’un plan de gestion des âges, mais aussi anticiper l’évolution des carrières professionnelles (départs à la retraite, perte des connaissances en entreprise, etc.).
Les entreprises devraient également mettre en place des mesures préventives pour la santé, aménager les conditions de travail pour les salariés plus âgés, faire en sorte de développer les compétences et la transmission des savoirs.

Voir aussi :
La retraite au Luxembourg expliquée aux frontaliers