Quand le bâtiment va, tout va. Mais à l’inverse, que se passe-t-il ? On le saura peut-être bientôt au Luxembourg. Et la Fédération des artisans craint que la réponse n’ait rien de réjouissant pour les quelque 4 000 entreprises de ce secteur économique.

En effet, selon la Fédération, le ciel s’obscurcit de jour en jour sur les métiers en lien avec la construction. Les six derniers mois de l’année ont vu le niveau d’activité diminuer, et pour les années 2023/24, le secteur table sur des « perspectives massivement dégradées ».

Les causes ? Elles sont connues depuis des mois déjà : coût de l’énergie qui flambe, masse salariale qui s’apprête à augmenter du fait des index, rareté de certains matériaux, prix des matières premières qui grimpent, inflation tous azimuts, rien ne joue en faveur des sociétés du secteur.

Et voilà maintenant que les banques se font plus regardantes sur les crédits accordés aux acheteurs potentiels et que les taux d’intérêt des emprunts remontent eux aussi. De quoi décourager les particuliers à investir. En somme, rien qui ne puissent laisser augurer des jours meilleurs dans les mois à venir.

 

Aussi, la Fédération des artisans vient-elle de lancer une première fusée de détresse. Avec l’espérance que le gouvernement de Xavier Bettel aperçoive le signal et réagisse.

Moins de constructions, plus de tensions

Car si actuellement, la baisse d’activité se fait ressentir au niveau des bureaux d’études, des cabinets d’architectes ou des promoteurs immobiliers, la suite logique serait que la crise vienne vite concerner entrepreneurs de construction, les sociétés de génie technique, de fermeture de bâtiment, du parachèvement. Avec en bout de chaîne un carnet de commande en recul pour les métiers de la finition

Pour les représentants professionnels, il faudrait tabler sur 2 300 logements achevés en 2023. Contre 3 800 cette année. Et moins d’appartements ou de maisons qui sortent de terre, c’est l’assurance d’une tension grandissante sur un marché de l’immobilier déjà en surchauffe.

La Fédération des artisans rejointe par la Chambre des métiers vient donc de demander au gouvernement de prendre des décisions pour « soutenir les investissements dans la pierre (pour le secteur privé comme public) et ne pas ralentir la cadence de construction ».

A la veille du congé collectif

Le tout tient dans un catalogue de six mesures. Cela va de la réduction du taux de TVA pour la construction de logements locatifs à la hausse du crédit d’impôt sur les actes notariaux (de 20 000 à 30 000€).

Et d’en appeler à une « réunion urgente » entre représentants de l’Etat et acteurs de la construction pour discuter des choix à opérer. Qui sait, cette rencontre pourrait avoir lieu alors que les salariés du secteur seront en congé collectif d'hiver. Celui-ci débute le 24 décembre pour se terminer le 11 janvier prochain.

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