Depuis 2016, la question « Avez-vous l’intention de changer d’emploi dans un proche avenir ? » figure au catalogue des questions posées aux participants de l’enquête Quality of Work Index.

Entre 2016 et 2020, le pourcentage des réponses varie entre 16% et 20%. Or, en 2021, l’intention de changer d’emploi dans un avenir proche atteint presque un quart des salariés (24%). Toutefois, la volonté de changer d’emploi peut varier entre différents groupes de travailleurs.

Tableau 

Intention de changer d’emploi dans un avenir proche selon les ressources et incitations au travail

 

Age, environnement et liens

On constate que l’intention est la plus forte chez les jeunes travailleurs et qu’elle diminue progressivement à partir de la tranche d’âge 35 – 44 ans. Cependant, on remarque une augmentation significativement plus importante chez les 35 – 44 ans en 2021 (de 18% en 2020 à 28%).

La situation familiale joue également un rôle puisque le pourcentage vers l’intention de changer d’emploi dans un avenir proche est plus grand chez les salariés sans enfants que chez les salariés parents.

Tableau 

Intention de changer d’emploi dans un avenir proche selon le sentiment de bien-être et de santé lié au travail

 

Les frontaliers concernés…

Les salariés résidant au Luxembourg (25%) ainsi que les frontaliers originaires de France (27%) enregistrent une intention plus importante en 2021 que les années précédentes.

Pour les travailleurs originaires de Belgique (21%) et d’Allemagne (22%), il n’y a pas de différence par rapport aux années précédentes.

Parmi les salariés vivant au Luxembourg, on peut encore distinguer ceux de nationalité luxembourgeoise et ceux d’une autre nationalité, et l’on observe que l’intention de changer d’emploi est plus élevée chez les immigrés (35% en 2021) que chez les Luxembourgeois (21% en 2021), quelle que soit l’année de comparaison.

Tableau 

Intention de changer d’emploi dans un avenir proche selon les caractéristiques de l’emploi

Les diplômés veulent partir

Le niveau d’éducation joue également un rôle dans l’intention de changer ou non d’emploi. Ainsi, pour de nombreux niveaux de qualification, l’intention de changer d’emploi est plus élevée en 2021 qu’avant la pandémie (2019), sauf pour les participants de la catégorie « Master ou équivalent » où l’intention est plutôt de nouveau aussi élevée qu’avant (après une baisse en 2020), et les répondants des niveaux « Éducation de base » et « Doctorat et équivalent » pour lesquels l’intention de changer de situation professionnelle est plus faible en 2021.

Les experts alertent

Certains experts internationaux (p.ex. David Blustein en 2021) mettent en garde contre une vague de démissions au travail qui feraient fuir les salariés des entreprises.  Au Luxembourg, les réponses positives à la question de savoir s’il existe une intention de changer d’emploi dans un avenir proche ont également augmenté de manière significative en 2021, pour la première fois depuis le début de l’enquête Quality of Work Index.

Il s’avère que l’intention de changer d’emploi dans un avenir proche est la plus forte chez les 25 – 34 ans, les salariés sans enfants, les salariés étrangers vivant au Luxembourg les salariés dans les professions élémentaires mais aussi les personnes travaillant dans les services directs, commerçants et vendeurs, et qu’elle a fortement augmenté chez les employés administratifs avec la pandémie.

Les secteurs économiques les plus touchés sont le secteur « Information et communication », le secteur « Activités financières et d’assurance » et le secteur « Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien », mais l’augmentation entre 2019 et 2021 est également forte dans le secteur « Santé humaine et actions sociale ».

Les longues heures de travail ainsi que l’obligation de travailler selon des horaires atypiques font également pencher la balance en faveur d’un changement d’emploi.

Enfin, une qualité de travail et un bien-être réduits, qui se traduisent notamment par un équilibre entre vie professionnelle et vie privée altéré, des relations interpersonnelles pesantes sur le lieu de travail et des possibilités insuffisantes de développement professionnel et de participation aux décisions, augmentent considérablement la propension à envisager un changement d’emploi dans un avenir proche.

 

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