« Cela fait maintenant 9 mois que les cafés survivent. On ouvre, on ferme. Les salariés sont en chômage partiel, puis retravaillent puis retournent au chômage. On bosse quelques heures par ci par là. Faute de travail, on s’improvise livreur, cuisinier. Il y en ras le bol » assène Clément Elie, 31 ans, originaire de Tours. Depuis la crise sanitaire, il ne vit plus.

Il fait partie de l’association des barmans du Luxembourg

Ce jeune homme, père d’un enfant, est barman dans un café dans la commune de Diekirch. Il fait partie de l’association des barmans au Luxembourg. Il enseigne aussi son métier dans des classes spécialisées.

Sa profession : c’est une passion. Le café pour lequel il travaille tous les jours de 16h à 1h, est une de ses raisons de vivre : « Le café est un lieu d’échanges. Les clients sont des amis. Vivre sans lien social, ce n’est pas possible ».

Les aides gouvernementales n’arrivent pas

En colère, il l’est. Encore plus devant la lenteur de l’administration luxembourgeoise qui, selon lui, peine à aider financièrement les établissements : « On remplit les dossiers mais il manque toujours un papier. Du coup, c’est un va-et-vient administratif incessant. En attendant, rien ne tombe dans les caisses du bar. Expliquez-moi comment on peut vivre sans argent, sans client, sans activité. Est-ce que le gouvernement en a conscience ? ».

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Les centres commerciaux ouverts mais pas les cafés !

Face à cette indignation partagée par beaucoup de petites entreprises au Luxembourg, Clément Elie est à l’origine de la manifestation qui aura lieu samedi 23 janvier 2021 dont le départ est prévu à 14h devant l’hôtel de ville du Luxembourg. « On ferme les cafés parce que le gouvernement a peur des  contaminations du virus de la Covid-19 dans les lieux publics mais dans le même temps tous les commerces et les centres commerciaux sont ouverts et blindés de monde. Les activités sportives et culturelles ont repris. Il faut qu’on arrête de se moquer de nous » lance-t-il.

Des drames se jouent entre 4 murs

« Ce virus et le gouvernement vont faire crever les cafetiers » menace-t-il. La seule solution, pour faire comprendre le drame qui se joue dans les 4 murs d’un café, est de descendre dans la rue.

Il a prévu de réunir près de 500 personnes pour cette marche de 3 heures. Dans les rangs des manifestants, des salariés comme lui de la restauration mais pas que…« des clients, des fournisseurs seront là aussi pour faire entendre leur voix »

Circuit de la manifestation
Départ : 14h devant l’hôtel de ville – Luxembourg

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