Corinne, chargée de recrutement : ”Le Luxembourg ne me fait pas rêver”
Publié
par
SteveGar
le 13/07/2017 à 04:07
Le portrait de Corinne avait suscité nombre de réactions lors de sa publication l’année passée. Lesfrontaliers propose de le rédecouvrir.
Corinne s’ennuie dans son job. Cette chargée de recrutement de 29 ans, travaille depuis plus de 3 ans dans la même société. Basée à Leudelange, cette dernière est spécialisée dans le recrutement de profils financiers, IT et en communication.
Originaire d’Apach, et titulaire d’un master en langues appliquées, elle ne se destinait pas à ce métier. C’est au cours d’un premier stage de 3 mois dans le cadre de ses études, auprès d’un département RH d’une société de conseil luxembourgeoise, qu’elle découvre ce domaine et y prend goût.
18 mois plus tard, alors qu’elle termine ses études, elle choisit d’effectuer son second stage comme assistante RH, dans le recrutement à nouveau, cette fois pour une société spécialisée dans la gestion de patrimoine.
En 2014, à la fin de cette expérience professionnelle, elle postule à une annonce de junior recruteur, et est immédiatement embauchée par la SSII dans laquelle elle travaille toujours aujourd’hui.
Missions routinières
“J’ai la chance et la malchance d’être dans une petite structure : c’est un poste un peu hybride dans lequel je fais beaucoup de recrutement, un peu de RH, un peu de comptabilité. Je peux donc toucher à plein de choses, mais je n’ai aucune possibilité d’évolution de carrière”, regrette-t-elle.
La journée typique de Corinne consiste en la recherche de profils, la réception, la lecture et la sélection de CV, pour le compte des clients : “On effectue aussi beaucoup d’entretiens pour une première sélection de profils, pas mal de conversations téléphoniques et de suivi de dossiers”, détaille-t-elle.
Des missions au quotidien qui lui paraissent toujours plus routinières et de moins en moins épanouissantes ; elle ne se voit donc pas faire ce type de métier toute sa vie : “J’ai un peu fait le tour de mon travail et mes tâches”, précise-t-elle.
Elle ne s’imagine pas non plus faire toute sa carrière au Luxembourg : “Ce n’est pas le pays qui me fait le plus rêver. Certes financièrement, je ne crache pas dessus, mais j’aimerais plutôt partir ailleurs, idéalement en Suisse ou au Canada par exemple”, confie-t-elle.
Pour Corinne, le Grand-Duché offre en effet peu d’opportunités de développement au niveau RH : “On trouve beaucoup de postes de recruteurs pour les besoins d’autres PME, grands groupes ou institutions européennes. Mais en termes de métiers RH purs et généralistes, c’est un peu plus compliqué”, note-t-elle. “Pour sortir de ce milieu, il faut donc avoir beaucoup de chance. Il faut aussi être carriériste pour réussir”.
Si elle quittait le pays, elle souhaiterait devenir RH Officer, un métier un peu plus varié et constructif, selon elle : ”On fait du recrutement, de la gestion de personnels et de carrières ; on met en place des plans de formation et des programmes d’évaluation de compétences ; on organise des événements de recrutement, et on est présent sur des salons”.
Des missions dans lesquelles elle voit une finalité, et qu’elle considère comme plus constructives et plus valorisantes, tant pour elle que pour le personnel.
Une soif d’ailleurs
“J’ai une soif d’ailleurs. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir partir étudier à l’étranger via un programme Erasme ; j’aurais dû pour cela prendre un crédit, et je ne me voyais pas débuter ma carrière professionnelle avec des dettes sur le dos”, se rappelle-t-elle. ”Je suis donc toujours restée dans la même région. Maintenant, j’ai besoin de changer d’air et de voir du nouveau”.
Pour l’instant, elle met de l’argent de côté ; en attendant d’avoir suffisamment épargné, pour partir, et, une fois sur place, se trouver un appartement avant d’entamer des recherches d’emploi.
Paradoxalement, alors que dans son métier de tous les jours, elle est en contact avec des candidats et des employeurs du monde entier – via Internet, les sites d’emplois et les réseaux sociaux – elle n’ose pas effectuer ces démarches pour elle-même : “Une fois là-bas, je pourrais certainement plus facilement faire des recherches et des rencontres, passer des entretiens et trouver un emploi”, justifie-elle.
Pas prête psychologiquement
Inconsciemment, elle l’avoue, elle n’est pas encore prête psychologiquement pour effectuer le grand saut dans l’inconnu : “J
e me pose trop de questions. Je suis comme cela. Je suis trop dans la retenue ”, admet-elle. ”Je suis une personne qui a besoin de sécurité avant de se lancer ; je viens d’une famille d’ouvriers, et je ne souhaite pas connaître les galères financières qu’ont connues mes parents”.En attendant, elle compte bien rester à son poste actuel, et acquérir un maximum d’expérience professionnelle, avant de trouver un emploi qui correspond plus à ses aspirations : ”Même si je ne suis
pas hyper-épanouie actuellement, je n’ai pas le droit de me plaindre, car pour le moment, je gagne de l’argent, et je peux vivre décemment et payer mon loyer”, conclut-elle.
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Blacksnake
On peut la rassurer tout de suite, l'envie d'ailleurs tout le monde l'a eu un jour. La Suisse est un pays nettement plus fermé que le Luxembourg en terme d'accueil des travailleurs frontaliers surtout pour les francais qui sont très loin d'être les bienvenus. Le Canada c'est super dans les films, dans la réalité c'est le modèle américain où on peut perdre son emploi du jour au lendemain par la seule volonté du manager ou d'un actionnaire un peu gourmand.
Malgré ses inconvénients le Luxembourg reste un des rares pays qui donne sa chance aux jeunes étrangers et qui offre un certain niveau de salaire et de protection sociale. Je ne crois pas qu'à notre époque il existe encore des jobs épanouissants avec bon salaire, avantages sociaux et perspective de carrière, il faut forcément en sacrifier un des 3.
Allez Corinne, bon vent !
C'est toujours mieux ailleurs.
LOKZ
Aprés on va s'etonner que les entreprises n'arrivent pas à recruter
zorro563
à mon avis , elle va recevoir sa lettre de licenciement apres ce témoignage !
mikylux
@ zorro563
Non, je ne crois pas! Elle n'envisage pas de quitter son job, à court terme. Ça dépend d'elle! Et là, on a des infos et d'autres qui manquent!
Quel sont ses compétences dans les différentes langues parlées et écrites? ( Un écolier luxembourgeois en fin de cycle (18-19 ans), ce sont les 3 langues nationales + l'Anglais).
Sa curiosité pour les autres (quand on refuse l'Erasmus, précieux passeport, pour ne pas s'endetter de 2 à 3 mois de salaire actuel!)?
Son idée sur la différence entre un recruté répondant au critères et "la perle" qui dénote par son "caractère" et des qualités en plus de ses compétences?
À 29 ans, a-t-on vraiment fait le tour de son job ou le plus important est-il l'expérience et le fait d'affiner son expertise ?
Idée saugrenue d'attendre d'être sur place pour chercher logement et boulot!
La Suisse, passe encore (toujours le salaire?), mais le Canada, si loin de son monde?
29 ans, ce n'est pas "vieux", mais c'est quand même au-delà de la moitié de sa période de fécondité aisée (en gros 14-35 ans): écoute-t-elle son "horloge biologique"?
Elle ne semble pas adorer les risques: s'expatrier loin pourrait-il réussir?
je suis tt a fait d'accord avec n-v.
comme quoi pour certains c'est encore inimaginable d'attendre autre chose d'un emploi que juste un salaire a la fin du mois
mikylux
Oui mais pour ça, il faut savoir prendre des risques et elle ne paraît pas être faite pour ça! Et ailleurs, ça n'ira sans doute pas mieux.
nico_vanhelsing
Non, elle n'est pas boring son histoire. C'est la manière dont l'article wat tourné qui la rend boring. À mon avis, Corinne fait partie de la génération Y qui a besoin de changer régulièrement d'air et en plus elle réfléchit et ne souhaite pas se laisser porter par un job alimentaire donc elle se pose plus de questions et d'exigences que d'autres.
Francais du Lux
Boring...... Je peux me tromper, mais cette jeune fille me parait être très difficile à satisfaire à tous les niveaux.