La première tentative s’est avérée infructueuse l’année dernière. Dans le cadre d’un stage pour le compte de ses études, la jeune femme prospecte du côté du Grand-Duché. « Je n’ai rien trouvé de convaincant. »

Un an plus tard, bis repetita pour compléter son Master 1, avec une issue plus heureuse cette fois. L’affaire est entendue, elle s’engage pour cinq mois dans une société luxembourgeoise.

Se parfaire en langues étrangères

Atout majeur : la dimension plus internationale du marché et la certitude de parfaire sa pratique en langues étrangères. « Je souhaitais absolument pratiquer l’anglais et l’allemand, chose qui se fait rare en France, avance-t-elle. J’emploie l’anglais de manière récurrente. Cela m’arrange car j’en avais un peu marre de l’allemand (rires). »

Une immersion totale de plusieurs mois outre-Rhin après l’obtention de son baccalauréat, dans une période d’incertitude, fait d’elle une bilingue dans la langue de Goethe.

Un dialecte qui, faut-il le rappeler, présente quelques similitudes avec le Lëtzebuergesch qu’elle ne maîtrise pas… pour l’instant. « Si je suis amenée à exercer durablement ici, pourquoi pas. » Elle n’a, pour l’heure, jamais eu à encaisser de commentaires désobligeants au cours d’échanges avec ses interlocuteurs.

« Je n’ai jamais de bouchons »

Pour honorer son contrat, Emma fait montre d’une certaine détermination puisqu’elle est originaire d’une petite localité après Nancy. Les deux premières semaines, elle prend la route matin et soir. 1h30 en moyenne. « C’est largement faisable. Après, tous les jours, tout le temps, je ne sais pas. Si je quitte à 18h, ma journée est fichue. »

Depuis lors, elle loue un appartement dans une ville frontalière pour la période concernée. 35-40 min pour rallier le lieu de travail, en voiture toujours. « Sans mentir, je n’ai jamais de bouchons. Que ce soit en venant de Nancy ou même maintenant. Je passe par des départementales en suivant Waze. » Clairement pas un aspect rebutant pour la Meurthe-et-mosellane. « Après, je ne bosse pas à Luxembourg-Ville. Là, ce serait sûrement différent. »

« Des connaissances gagnent 5.000 euros par mois »

Côté fiche de paie, difficile pour l’étudiante de réellement prendre la température. « Je suis en stage donc je ne vois pas trop la différence. Ceci dit, je connais des personnes qui sont embauchées dans le même secteur que moi au Luxembourg. Elles gagnent près de 5.000 euros par mois. Ça n’existe pas en France ! »

Son intérim ne l’empêche pas de s’être renseignée sur le niveau de vie et la législation grand-ducale. « Le prélèvement à la source, les aides familiales… », constituent d’indéniables arguments au confort de vie.

De quoi la convaincre de renouveler le bail pour clôturer son cursus et de poser définitivement ses valises au pays ? « Je suis encore en phase de réflexion. Comme je suis seule, j’aimerais peut-être travailler en France. »

Les cartes pourraient toutefois être redistribuées à long terme. « Si je veux fonder une famille, je reconsidérerai peut-être cette option. C’est important de vivre confortablement lorsqu’on a des enfants. »