Le sujet est décidément dans l’air du temps. Tandis que la pétition lancée sur petitions.lu le 13 juillet demandant deux jours de télétravail par semaine pour tous, y compris les frontaliers, a déjà recueilli plus de 13 200 signatures (sur les 4 500 nécessaires), voilà qu’une autre pétition sur le même sujet vient d’être déposée, cette fois sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale en France.

La barre des 100 000

Si la pétition lancée au Luxembourg avait atteint le seuil des 4 500 signatures en moins d’une journée, son homologue française a, elle, en revanche peu de chance d’aboutir. Car la barre à atteindre est bien plus haute et le nombre de signatures exigées bien plus élevé.

En l’occurrence, il faut qu’une pétition ait recueilli au moins 100 000 signatures pour qu’elle puisse être mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale (afin de lui donner une meilleure visibilité). À ce stade, au matin du 26 juillet, on comptait un peu plus de 1 000 signatures.

Par ailleurs, ce cap des 100 000 n’est qu’une étape. Une fois atteint, un député-rapporteur est alors automatiquement nommé. À lui le choix, soit d’examiner le texte lors d’un débat au sein de la commission dédiée au sujet (ici les affaires étrangères), soit de classer la pétition.

Si la pétition suscite l’engouement des Français et finit par atteindre les 500 000 signatures, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut alors décider d’organiser un débat en séance publique.

Continuer à alimenter le débat

Résident français et salarié au Luxembourg, Valentin Pernot, l’auteur de la pétition, est frontalier depuis une demi-décennie. S’il est conscient que le cap des 100 000 sera très difficilement atteignable, son objectif est avant tout de continuer à parler du sujet du télétravail pour « faire évoluer les conventions transfrontalières françaises ».

Lassé de constater qu’il « n’est pas rare que les frontaliers français passent deux à trois heures dans les transports au quotidien pour se rendre sur leur lieu de travail, voire plus à cause des difficultés de circulation », Valentin Pernot souhaite donc faire bouger les choses, conscient que « l’action du gouvernement luxembourgeois demeure limitée sur ce sujet, le principal frein au télétravail frontalier étant le gouvernement français ».

Avec, à ce jour, une limite toujours fixée à 29 jours de télétravail par an (correspondant à environ un jour toutes les deux semaines), les frontaliers français sont encore loin des deux jours hebdomadaires, pourtant réclamés par beaucoup de travailleurs dont les métiers se prêtent au télétravail.

Si un débat aura bien lieu au Luxembourg, le chemin est donc encore long en France. C’est pourquoi l’auteur de la pétition, qui habite près de Thionville, souhaite rallier à sa cause les frontaliers français travaillant également en Suisse, en Espagne, en Belgique et en Allemagne afin de donner plus d’écho à sa pétition et « faire remonter cette problématique jusqu’à l’Assemblée nationale ».

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