Des tâches routinières et répétitives, que vous effectuez à longueur de journée, et qui ne requièrent ni l’expérience ni les compétences pour lesquelles on vous a engagé. Un travail dénué de sens, où c’est au salarié de s’adapter à la machine et non l’inverse ; et dont les deadlines sont toujours plus serrées et difficiles à réaliser

Voilà quelques unes des situations qui génèrent de l’ennui au travail : des symptômes que vous-mêmes avez peut-être eu l’occasion de ressentir également, dans votre job, et que nous décrivait récemment Corinne, une chargée de recrutement.

“Bullshit jobs”

Ces emplois que l’anthropologue David Graeber qualifie de “bullshit jobs” (“emplois de m.“, ou “job à la con“), dans un article de 2013 repris par Libération.fr, se multiplient.

Selon une étude réalisée en 2013 par la Harvard Business Review, auprès de 12 000 professionnels, près de la moitié d’entre eux estiment que leur travail n’a ni de sens ni d’importance. Autant de sondés se sont également déclarés incapables d’établir un lien entre leur job et la mission de leur entreprise.

Un autre sondage de l’institut américain Gallup, mené dans 142 pays entre 2011 et 2012, observe que seulement 13% des employés dans le monde entier sont psychologiquement investis dans leur travail et susceptibles de contribuer positivement à leur organisation.

Les 10 emplois les plus ennuyeux

Une autre étude plus récente (février 2017), liste elle les emplois les plus ennuyeux. Emolument, le site britannique de comparaison de financement et de salariat participatifs a ainsi interrogé plus de 1.300 professionnels de 14 secteurs d’activités.  La plupart des jobs les plus ennuyeux qui ressortent des réponses se trouvent aussi au Luxembourg.

Et vous travaillez certainement dans l’une de ces activités :

  1. Emplois juridiques (les plus ennuyeux selon les 81% des professionnels de ce secteur)
  2. Gestion du projet (78%)
  3. Fonctions de support (71%)
  4. Contrôle financier (68%)
  5. Conseil et comptabilité (67%)
  6. Services financiers et bancaires (67%)
  7. Ingénierie (64%)
  8. Ventes (61%)
  9. Marketing et communications (60%)
  10. IT (56%)

Ne comptez pas sur le CHO

La situation n’est pas prête de changer. Si de nombreuses études prédisent l’arrivée massive des robots dans les usines et les bureaux, ce ne sont pas eux qui s’arrongeront ces types d’emplois dans les prochaines décennies.

Le Chief Happiness Officer (CHO) ne pourra certainement pas faire grand-chose pour vous non plus. Si sa mission est de créer les conditions dans lesquelles les salariés trouveront le bien-être, voire le bonheur, on ne voit pas de quelle marge de manoeuvre il disposera pour rendre le contenu du travail plus valorisant et épanouissant, compte tenu des impératifs de productivité et de bénéfices que s’est fixée la société.

Le seul pouvoir qu’il aura certainement, c’est de créer des conditions de travail plus agréables… Pour vous aider à mieux vous ennuyer dans votre job.