Ce n’est pas un mystère : le système de santé luxembourgeois repose largement sur des professionnels originaires des pays voisins, France en tête. Mais du coup, certains territoires frontaliers peinent à retenir les jeunes soignants qu’ils forment à leurs frais. A commencer par les infirmières.

Mais ça, c’était avant. Avant que l’Agence régionale de Santé du Grand Est ne décide de mettre en place une aide pouvant ralentir cette “fuite des blouses blanches”. Ainsi, désormais les étudiants dans certaines carrières de santé se verront offrir de 6 000 à 8 000 euros de bourse. Cela à une condition impérative : rester sur leur région sitôt leur formation achevée.

Après tout, c’est de bonne guerre : hôpitaux ou cabinets du Luxembourg attirent par les rémunérations proposées, alors autant agiter les billets aussi côté Lorraine, Alsace, Ardennes ou Champagne.

Quelles pourraient être les conséquences de cette nouvelle stratégie au Luxembourg ? La question a été posée par la députée LSAP, Cécile Hemmen. Et il a fallu l’avis de quatre ministres (Santé, Travail, Sécurité sociale, Enseignement supérieur) pour produire la réponse.

Pour l’heure, pas de panique. Après tout, le Contrat d’allocation d’études va seulement débuter. Et puis, il ne se concentre que sur certaines spécialités : infirmier, masseur-kinésithérapeuthes, manipulateur radio ou aide-soignants. Ce n'est donc pas la totalité du corps médical en formation qui pourrait être attirée par les sirènes de cette bourse d’étude, et renoncer ensuite à exercer au Grand-Duché.

Des initiatives

Mais le pays sait pourtant qu’il doit former plus ses propres résidents à ces métiers de la santé. Que ce soit lui aussi via des incitations financières, la réforme du cursus de formation mais aussi via la promotion de ces carrières encore peu courues par les jeunes Luxembourgeois.

Depuis peu, la mise en place du site www.healthcarreers.lu souligne cette volonté de convaincre des opportunités qu’offrent cette filière.

A l’heure actuelle au Luxembourg, 1 professionnel de santé sur 5 habitent en région Grand Est (Moselle et Meurthe-et-Moselle principalement). Cela fait tout de même plus de 5 776 hommes et femmes résidant en France sur les 30 400 salariés du secteur

Mais si retournement de situation il devait y avoir vis-à-vis des professionnels du soin du Grand Est, cela ne serait pas pour tout de suite. Salaires, conditions d’exercice, pensions restent encore attractifs côté Luxembourg. Mais difficulté du métier, durée du temps de travail ou pénibilité des trajets entre Lorraine et Grand-Duché peuvent aussi peser dans les choix futurs…

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