La nouvelle réforme du chômage en France, dévoilée par le Premier Ministre Edouard Philippe et la Ministre du Travail Muriel Pénicaud réserve des surprises. Le double objectif étant de continuer à baisser le nombre de demandeurs d’emploi de 250.000 et de diminuer la dette de l’Unedic à hauteur de 3,4 milliards d’euros.

Dégressivité des allocations

Déjà, le gouvernement mettra en place la dégressivité des allocations chômage pour les plus hauts revenus dès le sixième mois. Le chômage des cadres étant relativement faible à hauteur de 4%. La mesure ne sera pas appliquée aux séniors de plus de 57 ans. En revanche, le plafond de 7.700 euros ne sera pas modifié. Les seniors ne seront pas impactés non plus. Déjà, le principal syndicat des cadres CFE-CGC qualifie cette mesure de “populiste et d’inefficace”, elle sera surtout symbolique puisque moins de 30.000 personnes touchent plus de 4.000 euros d’indemnités par mois.

Ainsi, les chômeurs qui perçoivent plus de 4.500 euros brut par mois, verront leurs indemnités diminuer de 30% après 6 mois.

Il n’y aura pas de rétro-activité de la mesure.

Augmentation de la durée de travail

Le gros virage concernera la période de travail donnant accès à l’indemnisation. Jusqu’à présent, il fallait comptabiliser quatre mois d’activité lors des 28 derniers mois pour y avoir droit. Désormais, c’est six mois de travail au cours des 24 derniers mois qu’il faudra dénombrer pour toucher une indemnité.

Il faudra retravailler six mois et non plus un seul pendant sa période d’indemnisation pour bénéficier de la même période de prolongation.

Combien touchent les chômeurs en France ?

L’Unédic évoque le chiffre de 11 % d’allocataires concernés soit peu ou prou 250.000 personnes pour une économie estimée à 160 millions d’euros. L’allocation chômage médiane est à 860 euros. Cela signifie que 2,6 millions d’allocataires touchent moins que cette somme et que le reste, donc environ le même nombre touche plus. En 2017, 15.609 chômeurs touchaient plus de 5.000 € par mois. Le minimum est de 29,06 € brut par jour et le maximum est de 248,19 € brut par jour ; soit entre 871,80 et 7.445,70 € brut par mois. Ce qui fait en gros, 57 % du salaire de référence (calculé sur les 12 derniers mois, primes comprises). Toutefois, l’indemnité est plafonnée à 75 % de l’ancien salaire journalier.

Les frontaliers impactés

Les travailleurs frontaliers, résidents en France sont indemnisés par Pôle Emploi quand ils tombent au chômage. Ils coûteraient environ 700 millions d’euros par an à la France. A lire : Le chômage pour les frontaliers

Limiter les contrats courts

En France, on peut embaucher des salariés pour quelques jours, voire quelques heures. Pour limiter l’abus de ces contrats courts, ces derniers seront taxés. La mesure consistera à prélever une somme forfaitaire de 10 euros à chaque signature. Sept secteurs seront concernés, pour les sociétés de plus de onze salariés. 1/3 des CDD représentent un jour de travail.

A lire : Chômage des frontaliers, le dossier finalement bloqué