Le phénomène des frontaliers dits « atypiques » gagne en importance dans la mobilité transfrontalière des travailleurs.

Comment peut-on les définir ? Les frontaliers atypiques désignent des travailleurs frontaliers qui ont déplacé leur domicile d’une composante de la Grande Région à une autre, mais qui reviennent dans leur ancienne ‘région d’origine’ pour exercer l’activité qu’ils y ont conservée.

Un exemple

Par exemple, le nombre d’Allemands qui vivent en France et travaillent en Sarre atteint en 2019 un total de 4 429 frontaliers. Selon l’étude, ils représentent 27,3 % de tous les travailleurs frontaliers en provenance de la France.

Les luxembourgeois vivant dans les pays frontaliers

Près de 9 930 frontaliers de nationalité luxembourgeoise résident en Allemagne, en Belgique ou en France et travaillent au Luxembourg. “Il s’agit donc de personnes qui sont frontalières dans leur propre pays” note le 12e rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi de la Grande Région. Ils sont de plus en plus nombreux.

Quelles sont les raisons qui expliqueraient ce phénomène ?  Deux faits sont à observer. D”une part, la hausse des prix de l’immobilier au Luxembourg, “qui conduiraient de plus en plus de ses ressortissants à s’installer de l’autre côté de la frontière“, où le marché de l’immobilier est moins tendu.

D’autre part, dans le cadre de la loi de recouvrement de la nationalité luxembourgeoise, les personnes qui ont un ancêtre luxembourgeois peuvent être naturalisées luxembourgeoises, ce qui concerne aussi une partie des frontaliers.

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Où vivent ces luxembourgeois ?

C’est en Allemagne et en Belgique qu’ils sont le plus nombreux, mais en Allemagne que l’évolution est la plus significative : entre 1999 et 2019 leur nombre a été multiplié par 12.

Pendant la même période, leur nombre a été multiplié par 8 en Belgique et par 7 en France.

Une tendance différente se dessine au cours des dernières années. Depuis 2012 et jusqu’en 2018, le taux de croissance observable en Belgique est plus élevé qu’en Allemagne. Entre 2018 et 2019, il s’élève à 11,4 % en Belgique et en Allemagne et 24,6 % en France.

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Pole position pour la Wallonie

C’est la Wallonie qui accueille le plus grand nombre de frontaliers atypiques luxembourgeois soit 36,3 % suivi par la Lorraine avec 31,4 %.

La Sarre et la Rhénanie-Palatinat arrive en 3e position recevant sur son territoire respectivement 1 011 et 2 104 personnes, (soit 10,5 % et 21,8 %, ou 32,3 % à eux deux).

Ce sont 9 633 frontaliers qui habitent dans l’une des composantes de la Grande Région, ce qui représente 97 % de tous les frontaliers atypiques luxembourgeois.

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