Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Telle est la question posée par les frontaliers belges, à la société Getronics BeLux spécialisée en conseils informatiques, qui les emploie.

Au total, 320 salariés travaillant sur le site en Belgique et 68 frontaliers belges employés, la succursale du Groupe au Luxembourg, sont sur la sellette.

Mauvais investissements, rachats successifs, etc, il semblerait que l’entreprise ne soit pas au mieux de sa forme depuis « quelques années » pointe Julie Roden, secrétaire générale à l’OGBL, en charge de ce dossier précisant : « Le manque de transparence et de communication de la part de l’entreprise est un facteur anxiogène pour l’ensemble des frontaliers ».

Pour rappel, le nouvel actionnaire impose un plan d’économie strict aux salariés BeLux, sans pour autant vouloir respecter la législation en matière de licenciements collectifs : « En effet, l’objectif de la direction constitue plutôt à pousser des salariés ciblés à la démission, en contrepartie de 50% des indemnités de départ auxquelles ils auraient droit en cas de licenciement. En revanche, ces salariés perdent leur droit aux allocations de chômage » confirme la représentante de l’OGBL.

Une réunion sans issue 

Mercredi 10 septembre, une réunion avait été organisée, par les syndicats de Getronics BeLux et l’OGBL, avec un représentant du fonds d’investissement GSH Private Capital Limited, nouveau propriétaire de l’ensemble du groupe : « La direction est restée muette sur l’avenir des employés. Les représentants parlent avant tout de la réorganisation ou faillite judiciaire mais à aucun moment les emplois ne sont abordés. La situation est toujours aussi confuse » explique Julie Roden.

Un frontalier désarmé face à la manoeuvre 

Joint par téléphone, un salarié explique “l’immoralité”, selon lui, de la manœuvre : « Etant donné que les salariés ne sont évidemment pas prêts à partir volontairement dans de telles conditions, la direction prétend ne voir qu’une seule option : la déclaration de faillite ».

Ce frontalier belge, très en colère, surenchérit : « Ca ne se passera pas comme ça. Nous demandons l’arrêt de ce chantage odieux, un retour dans le groupe Getronics, des garanties quant à l’avenir de BeLux et l’application de la loi Renault (loi belge sur les licenciements collectifs) plutôt que de pousser les salariés à démissionner ». 

La semaine prochaine, les représentants rencontreront le ministre du Travail luxembourgeois pour échanger sur la situation.

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